Charleroi - Ce mercredi le ministère public a requis 15 ans de prison avec une mise à disposition du tribunal d'application des peines de 10 ans devant le tribunal correctionnel à l’encontre de D.T., pour viols, attentats à la pudeur et facilitation d'usage de cannabis sur sept victimes, dont son fils adoptif.
Des abus depuis l’âge de 9 ans
Le quadragénaire est suspecté de viols et attentats à la pudeur entre 2002 et 2014 sur son fils. C’est la copine du fils qui a dénoncé les faits. Le beau-père était présent lors des relations sexuelles de son fils et sa belle-fille et « faisait profiter de son expérience ».
« Le prévenu a insisté pour que son fils et sa belle-fille fassent l'amour sous ses yeux. Il donnait des conseils à la jeune fille sur la manière de bouger son bassin, durant l'acte, ou comment faire une bonne fellation", a précisé le ministère public.
Et le fils a confirmé des abus depuis 2002 alors qu’il avait seulement 9 ans.
"J'ai confondu mon rôle de père avec mon besoin d’affection"
Actuellement emprisonné, le père, lui, a confirmé les abus commis sur son fils.
"J'ai assumé, j'assume et j'assumerai toute ma vie. Je sais que je lui ai causé un traumatisme. C'est normal que je sois puni pour ça. J'étais complètement à côté de la plaque. J'ai confondu mon rôle de père et de meilleur ami avec mon besoin d'affection. J'avais une relation trop fusionnelle avec mon fils."
Des « branlettes-parties »
Le prévenu ne s’en est pas tenu là et a aussi abusé d’amis de son fils pendant des soirées qui se tenaient au domicile familial.
"Le fils faisait venir ses copains à la maison. Les victimes le disent, c'était comme s'ils étaient dirigés par un gourou et que le temps s'arrêtait dès qu'ils pénétraient dans la maison. Au fil de la soirée arrosée par l'alcool et le cannabis, le prévenu profitait des victimes en leur proposant des 'branlettes-parties'. Il lançait un film porno et tout le monde se mettait nu. Il profitait de la situation pour passer à l'acte avec des fellations et des masturbations sur les victimes", a précisé la procureure de division de Charleroi.
La compagne accusée de non-assistance à personne en danger
La compagne du prévenu, A.F., est poursuivie pour non-assistance à personne en danger. Une prévention qu’elle conteste.
"Oui, il avait une relation fusionnelle avec son fils. Mais quand je lui demandais ce qu'il faisait avec papa, il me disait qu'il regardait des films ou jouait à la Xbox. Je n'ai jamais vu qu'il y avait des violences sexuelles."
Narcissique et manipulateur
D.T. est décrit comme narcissique et manipulateur envers ses proches et ses victimes. Me Derzelle, conseil du prévenu, a plaidé un sursis probatoire très strict. Me Napoli, à la défense de la deuxième prévenue, a plaidé une prescription de l'action publique et un acquittement. Le ministère public demande donc 15 ans de prison.
Le jugement est prévu le 30 mai prochain.