Un nouveau conseil d'entreprise extraordinaire a eu lieu ce mardi après-midi au siège du groupe de supermarchés Mestdagh, repris depuis peu par l'enseigne française Intermarché. Mais cette réunion qui avait pour objectif d"apaiser les tensions entre la direction et les syndicats, a eu l'effet inverse. Une réunion "de la dernière chance" est prévue le 1er février.
Les syndicats se disent encore plus sceptiques quant au basculement des magasins intégrés vers un modèle de franchise.
« Plus on avance et plus c’est catastrophique », explique Catherine Roisin, secrétaire générale adjointe au SETCa Charleroi. « Aujourd’hui, la direction se donne bonne conscience en externalisant son plan social. Et toutes les conditions de transfert du personnel ne sont pas bien balisées, il n’y a aucun engagement formel de la part de la direction ».
La présidente du syndicat socialiste Myriam Delmée le confirme également : « Les renseignements reçus lors du conseil d'entreprise ne font que confirmer notre sentiment, à savoir qu'il n'y a pas de garantie de maintien des droits des travailleurs. Et même si celle-ci existait, elle pourrait disparaître extrêmement vite ».
En outre, les organisations syndicales souhaitent que la direction propose des solutions alternatives aux travailleurs qui ne veulent plus s'engager auprès d'Intermarché. "On sait très bien que certains profils de travailleurs, tels que les personnes âgées ou pourvues de restrictions médicales, n'intéressent pas les franchisés. Les postes à responsabilités, qui plus est, sont souvent bien moindres dans les structures franchisées. De nombreuses questions se profilent pour les futurs travailleurs, et les réponses que nous obtenons nous font rester sur notre faim", explique Myriam Delmée.
Le 1er février, ça passe ou ça casse
En raison de ces tensions entre direction et syndicats, un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire est prévu le 1er février prochain, lors duquel les syndicats reformuleront leurs demandes.
« Ce sera la réunion de la dernière chance », explique Catherine Roisin. « On demande un engagement formel, des garanties formelles de la SA Mestdagh qui béttoneraient l’ensemble des conditions de travail et de rémunérations actuelles des travailleurs et qui devront être d’application chez le repreneur indépendant », ajoute la secrétaire générale adjointe au SETCa Charleroi.
"Ce jour-là, ça passera où ça cassera", avertit Myriam Delmée. Autrement dit, si rien ne bouge le 1er février du côté de la direction, des actions de grèves suivies sont à prévoir.
Ch. Baneton / Belga