Le sans-abrisme est un sujet récurrent, notamment à Charleroi. Mais la problématique concerne également les plus petites communes, comme le révèle une nouvelle étude menée par UCLouvain et KU Leuven, à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin.
Même si l’on en aperçoit souvent dans le centre de Charleroi, les personnes sans-abris vivent aussi dans de petites communes, notamment rurales. En chiffres, les équipes de recherche de l'étude estiment qu’il y a plus de 19 000 personnes sans-abri ou sans chez-soi en Wallonie. Parmi elles, 4311 adultes et 1475 mineurs vivent dans des communes de moins de 15.000 habitants, soit 30%.
C’est par exemple le cas aux Bons Villers, qui compte moins de 10 000 habitants.
Aucune commune n’est épargnée par ce problème de sans-abri, explique Brahim Mghari, président du CPAS Des Bons Villers. Il faut d’ailleurs que les autorités donnent aussi de l'importance aux communes rurales également impactées par ce problème.
Proportionnellement à la population, le problème n’est pas toujours de la même ampleur que dans les grande commune, mais il faut y faire face.
Des réalités différentes dans les petites communes
Mais si le sans-abrisme est une problématique qui touche également les petites communes, leur réalité est par contre bien différente de celles vécues par les grandes communes, comme le révèle l’étude.
En terme de lieux de séjour, elles se distinguent par :
- une proportion élevée de personnes séjournant dans des espaces non conventionnels, tels que des caravanes ou des mobil-homes
- un nombre significatif de personnes hébergées en institution
- et surtout : une faible présence de personnes vivant dans l’espace publicImage
Non, il n’y a pas de SDF dans la rue. Déjà, car on ne laisse jamais personne dans la rue, et puis la population n'est pas très grande : il y a une solidarité entre amis, au sein de la famille, etc, ajoute Brahim Mghari.
Mais moins visible ne veut pas dire que le problème est inexistant. Aussi, les profils recensés divergent dans les petites communes.
Le profil des personnes sans-abri ou sans chez-soi varie peu entre les petites et les grandes communes, peut-on lire dans le communiqué. Toutefois, dans les petites communes, ces personnes sont plus souvent des femmes, de nationalité belge, en couple, avec des enfants mineurs, et ont basculé plus récemment dans cette situation.
Et puis qui dit plus petites communes dit aussi parfois moins de place d’hébergement. La gestion du problème se fait donc d’une manière bien spécifique d’une commune à l’autre.
On essaie de faire un réel suivi ! Et lors de la dernière mandature, la commune a investi au château de Dobbeleer pour 11 logements déjà opérationnels. Et bientôt, on va ouvrir 12 logements d'insertion, conclut le président du CPAS Des Bons Villers.
La pauvreté en milieu rural est importante et a ses spécificités. C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin lance un appel à projets destiné aux organisations de première ligne. Plus d’infos sur les conditions sur kbs-frb.be/fr/precarite-ruralite-2024.