Depuis ce 1er novembre, le plan hivernal carolorégien a démarré pour se terminer le 31 mars prochain. Et pour la deuxième année consécutive, ce plan hivernal va devoir se réaliser en mode « Covid » afin de respecter les règles sanitaires et de distanciation.
Alors que le codeco a annoncé de nouvelles mesures sanitaires pour enrayer la pandémie, le relais social de Charleroi entre dans sa phase hivernale pour les sans-abri. Le contexte se répète pour la seconde année consécutive, ce qui chahute aussi toute l’organisation mise en place. « Nous allons devoir continuer à garder des distances sociales entre les personnes donc cela veut dire que les bâtiments doivent être adaptés, explique le coordinateur du plan hivernal de Charleroi, Jérémy Wilmot. Pour beaucoup de services, il faut trouver d’autres lieux qu’ils ont habituellement. »
L’an dernier, certains secteurs étaient à l’arrêt, ce qui a permis aux services sociaux de pouvoir occuper certains bâtiments. Cette année, il faut trouver des nouveaux lieux. « L’hiver dernier, il y avait moins d’activités sportives et culturelles donc les services sociaux ont pu bénéficier de certains bâtiments qui n’étaient plus utilisés dans ces activités habituelles. »
91 lits disponibles
En pratique, pour l’accueil de nuit, il y aura 91 lits disponibles lorsqu’il fera très froid et l’offre sera extensible en fonction des demandes.
« Si plus de personnes demandent une place lorsqu’il gèlera, on trouvera des accords avec la SNCB pour qu’elle nous prête un local comme c’est le cas chaque hiver, avance Jérémy Wilmot. Et si les demandes affluent davantage, les personnes seront logées à l’hôtel par le CPAS. »
Le plan hivernal est là pour palier à une situation urgente mais sur le terrain, la réalité est différente. « On est beaucoup trop, explique Lionel, un sans-abri, je pense qu’on dépasse les 1000 SDF à Charleroi. Heureusement ici j’ai une bonne tente avec un bon sac de couchage donc ça ira. Mais combien de SDF meurent chaque année à cause du froid ? Je suis parti travailler pendant un an dans une écurie et lorsque je suis revenu, il y a plus de dix sans-abri qui y sont passés. Ils étaient devenus des amis et malheureusement ils ne sont plus là. » Comme beaucoup de SDF, Lionel a un chien et lorsqu’il se rend dans un abri de nuit, il doit laisser l’animal dehors. Dans ces conditions, il préfère se débrouiller seul.
Pour l’accueil de jour, on retiendra que l’ASBL le Triangle mobilisera ses forces pour accueillir en journée des familles avec enfants et des femmes enceintes. Sans oublier que d’autres structures à finalité sociale viendront en aide aux sans-abri.