Me Marie-Cécile Deprez, avocate de Sébastien De Leenheer, a plaidé des circonstances atténuantes en faveur de son client devant la cour d'assises du Hainaut, vendredi matin.
Plus tôt, Stéphanie Dutrifoy, substitut du procureur du roi de Charleroi déléguée aux assises par le parquet général, avait requis une peine de réclusion criminelle à perpétuité contre Sébastien De Leenheer, coupable d'avoir assassiné Aurélie Montchery à Châtelet, le 1er novembre 2019, ne retenant aucune circonstance atténuante en faveur de l'auteur de ce féminicide.
Sébastien De Leenheer est aussi reconnu coupable du port d'un couteau et d'un pistolet factice, du vol de la carte bancaire de la victime, de son utilisation pour retirer la somme de 650 euros, de coups portés à sa compagne et à sa fille mineure, de harcèlement. Il est acquitté des menaces, à défaut d'ordre ou de conditions.
Me Deprez ne cautionne pas les actes de son client. "On ne peut pas admettre d'un homme qu'il se comporte de la sorte avec une femme. (…) C'est un homme ordinaire dont la vie a basculé dans la transgression, dans l'irréparable".
Âgé de 44 ans, l'assassin a toujours travaillé, comme maçon puis comme garagiste. Décrit comme courageux, serviable, mais aussi mythomane et vantard. Il a eu deux relations sentimentales majeures, avec une première compagne durant quinze ans, puis avec Aurélie durant trois ans. "Ils étaient amoureux, il y avait un projet de mariage."
L'avocate n'éclipse pas le casier judiciaire de son client, condamné trois fois en correctionnelle et seize fois en police. "Sa dernière condamnation correctionnelle, c'était en 2006. Il n'a pas respecté les avertissements de la justice".
Me Deprez se demande comment un homme ordinaire peut passer dans l'extraordinaire ? "Il était fou d'amour. Cette obsession et ce désespoir amoureux l'ont fait perdre pied. Ils ont pris le dessus sur l'amour, comme l'ont déclaré les experts en santé mentale. Le psychiatre conclut que les faits s'inscrivent dans un contexte passionnel et possessif. Sébastien De Leenheer a aimé Aurélie à en perdre la raison. Cette obsession maladive a pris le pas sur la raison."
L'avocate pense que son client a changé, après plus de trois ans de détention préventive. Elle retient plusieurs circonstances atténuantes en faveur de l'accusé : ses aveux, ses regrets immédiats et sa prise de conscience concernant son attitude envers Aurélie.
Le jury et la cour sont partis débattre de la peine. Un verdict est attendu dans la journée.
Source: Belga