Procès de Maude Dambremont: le papa présumé de Yann et un pédiatre décrié par l'accusée, auditionnés par la cour

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Suspension du prononcé requise contre 33 prévenus "antispécistes"

La cour d'assises du Hainaut a poursuivi, jeudi, les auditions de témoins dans le cadre du procès de Maude Dambremont, accusée d'avoir tenté de tuer son bébé âgé de sept mois, Yann, le 29 août 2019, et de l'avoir tué, le 15 septembre 2019 en le gavant avec son biberon. La Carolorégienne conteste les faits.

La cour a ainsi auditionné le père présumé de l'enfant, qui ne retient rien de positif chez son ex-compagne. 
Le couple s'est rencontré sur un site de rencontres. Ils se sont vus pour la première fois dans un bar du côté de Charleroi. "On a poursuivi une relation occasionnelle, sans rien de sérieux. J'étais fort pris par mon travail, on ne s'est plus vu durant quelques semaines", a expliqué le témoin. "Un jour, elle m'a annoncé qu'elle était enceinte. Je ne sais pas si c'était de moi. J'étais incapable, financièrement et moralement, d'élever un enfant." Maude lui avait pourtant dit qu'elle prenait des contraceptifs, s'est-il rappelé. 

Le père présumé de l'enfant a ajouté que Maude était d'accord pour avorter. "Un jour, elle m'a dit qu'elle l'avait fait aux Pays-Bas. Plus tard, elle m'a dit que l'enfant était toujours là. Je ne comprenais rien. Elle m'a dit que c'étaient des jumeaux et qu'on en avait retiré l'un des deux. C'était compliqué de comprendre le vrai du faux avec elle. Elle me disait qu'elle travaillait chez les pompiers, alors qu'elle n'a jamais travaillé de sa vie. C'était une relation basée sur le mensonge." 

Le témoin était au courant que Maude avait déjà eu un fils. "Elle m'a dit qu'il était décédé et qu'elle avait du mal à s'en remettre. Plus tard, elle m'a montré un document prouvant que cet enfant était encore vivant. J'avais du mal à comprendre."
Yann est né en février 2019. "On m'a parlé de la boîte à bébé, on en a discuté. Je n'avais pas les moyens d'assumer cet enfant et elle avait du mal avec cet enfant. Au début, elle était fermée à cette proposition. Le jour où nous sommes allés à Anvers, nous avons pris cette décision à deux. J'ai déposé l'enfant, vers quatre heures du matin, car elle était incapable de le faire." 

Le lendemain, le papa a été convoqué par la police de Charleroi. "Une policière m'a demandé si j'avais une arme. Je fus étonné. La policière a lu ce que Maude a raconté, elle leur a raconté qu'elle avait été obligée de déposer l'enfant à Anvers, menacée par une arme. Je me suis effondré."
Le jeune homme a mis fin à cette relation en août 2019, excédé par les mensonges de son ex-compagne. 

Le témoin a appris la mort de son fils, un mois plus tard, dans un message vocal laissé par un pédiatre. "J'ai encore cru à une invention de Maude. J'ai rappelé la personne. Quand elle m'a demandé si j'étais le papa de Yann, j'ai dit que je n'en savais rien. Maude m'a rappelé depuis ce numéro. Elle m'a dit : le petit est mort. J'ai encore cru à un mensonge. Je me suis énervé sur elle, crachant tout ce que j'avais sur le coeur. Je me suis rendu compte, après m'être calmé, que la pédiatre ne pouvait pas mentir. On m'a confirmé que ce médecin travaillait bien dans cet hôpital." 

Aujourd'hui, le père présumé de l'enfant pense que Maude a eu besoin d'attention, quitte à s'inventer une vie afin qu'elle soit soutenue. "En fin de compte, elle s'est enfoncée toute seule dans son mensonge et son délire."
Mardi, un autre ancien compagnon de Maude Dambremont, rencontré aussi sur Internet, avait déclaré qu'il avait vécu les pires années de sa vie avec elle, en raison de ses mensonges.

Un pédiatre, décrié par l'accusée, témoigne devant la cour

Le médecin pédiatre, décrié par Maude Dambremont sur les réseaux sociaux après la mort de Yann, a été auditionné. Il s'est constitué partie civile contre l'accusée dans le cadre de deux autres dossiers. L'un concerne une prévention de diffamation et sera plaidé devant le tribunal correctionnel de Charleroi, probablement en 2024. Le pédiatre a découvert qu'un compte Facebook en son nom avait été créé. Il y avait des conversations écrites par un tiers. 

Le médecin a pris Yann en charge après le dépôt dans la boîte à bébé, en février 2019. "Cet enfant évoluait correctement, il suivait sa courbe de croissance normalement. Il prenait un lait anti-régurgitation", a-t-il expliqué. Pour le témoin, Maude s'occupait bien de son enfant, lequel était en bonne santé. 

Le médecin a revu l'enfant à la suite à son malaise, en août 2019. "La marraine m'a dit que la maman ne voulait plus me voir à cause des malaises. Je n'étais pas au courant car, la dernière fois que j'avais vu l'enfant, c'était en juin", dit-il. 
Le professionnel de la santé a contacté Maude pour essayer d'en savoir plus et celle-ci lui a dit que les malaises avaient commencé en juillet. Selon lui, elle était plus agressive, elle refusait notamment certains examens proposés pour le bilan métabolique de l'enfant. Les examens ont néanmoins été effectués.

Lors de son témoignage, le pédiatre a déconseillé de donner du lait entier, mélangé avec des céréales, à un enfant de cet âge. "Il y a un risque à ne pas suivre cette recommandation", a-t-il affirmé. Un enfant peut commencer à boire du lait de vache dès l'âge de deux ans. 
L'avocat général a demandé au témoin s'il fallait forcer certains biberons. "Cela dépend de la nature du biberon", a répondu le médecin. 
Concernant l'usage du monitoring, le pédiatre a précisé qu'une petite formation était donnée à chaque reprise aux usagers. Il ne se souvient pas si Maude l'avait suivie ou non. "Cependant, elle a peut-être déclaré qu'elle n'avait pas besoin de ce genre de formation, car elle était ambulancière."
Maude avait en effet fait croire à de nombreuses personnes qu'elle était membre du corps des sapeurs-pompiers.

 

Source: Belga


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