Les brûlures infligées à Christian Bartel et Camille De Clercq en avril 2019 étaient extrêmement douloureuses, a témoigné mercredi, devant la cour d'assises du Hainaut, le médecin légiste qui les examinées. Quatre hommes et deux femmes doivent répondre devant la cour d'assises de faits de torture, de traitements inhumains et dégradants, d'abus de faiblesse, de traite des êtres humains et de non-assistance à personne en danger.
Le 12 avril 2019, le feu a été bouté aux jambes de Christian Bartel et Camille De Clercq par les enfants du couple qui les hébergeait. Alain Duverger, médecin légiste, a analysé les blessures sur les corps des victimes, dont les zones brûlées s'étendaient sur plusieurs centimètres carrés. Les jambes de Camille De Clercq, brûlée au troisième degré, étaient encore recouvertes de pansements lors de l'examen médico-légal alors qu'elles étaient toujours en traitement après plusieurs greffes de peau. La victime a dû être opérée à deux reprises.
Le genre de brûlures infligées peut avoir des conséquences létales, gangrènes ou septicémies, en cas de non-traitement, a indiqué à la cour le légiste. Les brûlures sont très douloureuses, entre sept et dix sur une échelle de douleur, de un à dix.
Aucun des six accusés n'a pensé à la conduire à l'hôpital. Marie-Hélène Bartel et sa fille, Betty Harlez, prétendent avoir apporté des soins, avec de l'iso-bétadine notamment. Pour le médecin, ce n'est pas un traitement adéquat compte tenu de la gravité des brûlures. Il fallait la conduire immédiatement à l'hôpital.
Mais personne n'a appelé les secours. Les filles du couple Dramaix-Bartel ont même déclaré qu'elles s'amusaient à percer les cloques sur les brûlures, les jours suivants.
Camille De Clercq a fui la maison de la rue Saint-Médard à Anderlues, où elle était hébergée depuis deux ans avec son compagnon, chez la sœur de ce dernier. Elle s'est rendue par elle-même à l'hôpital, deux à quatre jours après les faits. Selon le médecin légiste, les douleurs étaient très importantes, "les plus importantes qu'on puisse ressentir".
Les stigmates sont importants et encore présents aujourd'hui.
Christian Bartel présentait une importante trace de brûlure sur une cuisse, du deuxième degré, au moment de l'examen. Cette cicatrice était en voie de cicatrisation complète. Sur une échelle de un à dix, la douleur est évaluée à sept par le légiste. Ce dernier estime que Christian aurait dû recevoir, aussi, des soins adéquats. Selon le médecin, il a eu de la chance de ne pas avoir des séquelles plus importantes.
Christian, diminué à la suite d'un infarctus, avait aussi d'anciennes cicatrices sur le visage.
Sur le cuir chevelu de Camille De Clercq, le médecin légiste a relevé de nombreuses cicatrices linéaires et blanchâtres, de trois à quatre centimètres, résultant de coups. Ses cheveux étaient rasés de manière grossière. Les dents des victimes étaient aussi en très mauvais état.
Les deux victimes avaient perdu du poids, une trentaine de kilos pour elle et une dizaine pour lui.
Source: Belga