Procès de la maison de l'horreur à Anderlues: des images insoutenables

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Dans le cadre du procès, entre autres, de Laurent Dramaix et Marie-Hélène Bartel qui se déroule depuis lundi à la cour d’assises du Hainaut, la journée de ce mardi a été consacrée à l’audition du juge d’instruction et des enquêteurs ayant instruit le dossier. 

Un couple vulnérable, en raison d'une maladie ou d'un handicap, est partie civile dans le cadre du procès de quatre hommes et de deux femmes, accusés de torture, de traitements inhumains en multipliant les violences physiques et psychologiques, de traitements dégradants, d'abus de faiblesse et de traite des êtres humains. 
Le 13 mars 2019, durant la nuit, une équipe de police aperçoit des ombres dans un parc à conteneurs. Une dame, qui a des cheveux très courts mal coupés, et un homme sont interpellés. Il s'agit de Christian Bartel et de Camille De Clercq, parties civiles au procès. Ils sont suspectés de vols qualifiés de métaux. "J'ai cru avoir affaire à des enfants pris sur le fait, ils avaient des difficultés à parler", témoigne une policière qui a rédigé le procès-verbal.
 
Le 27 avril 2019, Christian Bartel se présente à la zone de police de Binche-Anderlues en compagnie d'une autre dame pour avouer le vol. A la fin de l'audition, il baisse son pantalon et exhibe sa cuisse, couverte d'une trace de brûlures. L'homme dénonce des faits de maltraitance dont lui et sa compagne, Camille De Clercq, sont victimes. Le couple vivait depuis quelques mois chez Laurent Dramaix et Marie-Hélène Bartel, sœur du plaignant. 
Un autre dossier est ouvert, pour maltraitance. Christian Bartel raconte que le feu a été bouté sur ses jambes et celles de sa compagne. La famille rigolait.

L'homme dénonce d'autres faits: le jeu avec la pièce de monnaie jetée dans sa bouche, les "soupers pitbull" et les "pizzas chihuahua", consistant à mettre les excréments de chiens dans une tartine ou sur une pizza, les soupes au vomi, les coups, les insultes, les cigarettes écrasées sur le crâne, les humiliations subies depuis mai 2017. 
Le service enquêtes et recherches de la zone de police a alors pris le dossier en main. Les policiers apprennent que les accusés donnaient de l'alcool et des stupéfiants aux victimes, pour les abrutir. "Ils les laissaient dans leur urine, arrachaient leurs vêtements, les punissaient comme des enfants, leur donnaient des bains d'eau froide, attachaient des pinces aux tétons de madame De Clercq…", détaille un policier. Des faits qui se seraient déroulés en présence de mineurs, actifs et hilares. 
Marie-Hélène Bartel s'est approprié la carte bancaire de son frère, qui touchait une rente de la mutuelle. Sa compagne bénéficiait de l'aide de la Vierge noire. "Cet argent volé servait au ménage, à des voyages à la côte", déclare un policier. Enfin, le couple Laurent Dramaix-Marie-Hélène Bartel obligeait les victimes à aller mendier et voler de la mitraille. 
Des faits de mœurs sont aussi évoqués par les victimes: attentat à la pudeur et un viol, qui aurait été commis par les enfants mineurs du couple Dramaix-Bartel. 

Une vidéo, datée du 31 mars, est remise aux policiers. La scène est filmée par le fils de Frédéric De Puyt, l'un des six accusés, à la demande de ce dernier. La scène, qui se déroule dans un garage, a été diffusée à l'audience: Camille De Clercq pleure, se cache sous sa veste. Elle est effrayée, insultée par deux jeunes filles, qui la frappent et l'aspergent d'un liquide. Les deux jeunes filles lui portent de violents coups de pied. Christian Bartel ne réagit pas. 
Camille De Clercq se rend ensuite dans la salle de bain, qui se trouve dans la pièce centrale de la petite maison dans laquelle tout le monde se trouve. Pour les policiers, tout le monde était au courant du calvaire subi par la victime.
Dans la salle-de-bain, Camille De Clercq est encore frappée, jetée de force dans la baignoire, aspergée d'un produit utilisé pour les tâches ménagères. 

Le 12 avril 2019, Camille s'échappe, grièvement brûlée sur le corps. Quatre jours plus tard, elle se rend à l'hôpital pour subir deux greffes de peau. Le 27 avril, le calvaire des victimes s'arrêtent. Camille De Clercq viendra témoigner devant la cour, mercredi. Christian Bartel, présent lors du premier jour du procès, témoignera également. Mercredi matin, la cour auditionnera le médecin légiste, le psychiatre et le psychologue, ainsi que d'autres experts. Les témoins des faits, dont les enfants mineurs du couple Dramaix-Bartel, sont attendus dès 14h00.

Source: Belga


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