Pour ces élections communales 2024, certains bourgmestres n’étaient plus candidats au poste. Parmi eux, Philippe Busine à Gerpinnes, Yves Binon à Ham-sur-Heure-Nalinnes, et Jean Fersini à Aiseau-Presles. Nous les avons rencontrés lors de leur dernier vote en tant que bourgmestre.
Des sentiments contrastés
Pour ces bourgmestres, ce vote, c’est le dernier en tant que mayeur, mais le geste n’a pas forcément la même symbolique pour chacun.
« Il a un peu d’émotion tout de même, admet Jean Fersini, le bourgmestre sortant d’Aiseau-Preles (PS). On a choisi de jouer la carte de la jeunesse pour la tête de liste, avec un candidat très compétent. »
« Il y a malgré tout une petite inquiétude, admet Philippe Busine, le bourgmestre sortant de Gerpinnes (Les Engagés). Celle de savoir si mon action et celle de mon équipe seront prolongées, ou s’il y aura un grand changement. »
« Aujourd’hui, il n’y a rien de spécial, nous dit Yves Binon, le bourgmestre sortant d’Ham-sur-Heure-Nalinnes. Ce sera le 2 décembre. C’est quand je rendrai les clés définitivement que j’aurai un pincement au cœur. »
Le métier de bourgmestre a bien changé…
S’il y a une chose sur laquelle ces trois bourgmestres sont unanimes, c’est que leur métier a bien changé ces dernières législatures. Et entre autres, que les campagnes électorales sont de plus en plus dures.
« Les gens sont exigeants et veulent tout tout de suite, ajoute Philipe Busine. Avant, il y avait Monsieur le Bourgmestre, Monsieur le Curé et Monsieur l’Instituteur. C’est fini, maintenant tout ça. »
« Jusqu’il y a quelques années, les bourgmestres avaient encore de l’autorité sur le personnel, nous dit Yves Binon. Maintenant, on favorise les fonctionnaires. Ils font bien leur travail, mais c’est nous qui sommes jugés par les électeurs sur ce que nous avons fait. »
« Dans cette campagne, il y a eu des déchainements et de la haine de certaines personnes. Je suis soulagé qu’elle soit terminée », déplore Jean fersini.
La fin d’une ère
Si Jean Fersini est toujours candidat, il « roule » pour Dominique Grenier, son actuel premier échevin. « Mais je ferai encore des campagnes pour des jeunes socialistes dans l’avenir », précise-t-il.
Les deux autres arrêtent totalement la politique.
« Si la politique, c’est avoir des actions citoyennes, et s’occuper de l’avenir de sa commune, alors, bien sûr, je ferai encore de la politique, précise Philippe Busine. Mais à un poste électif, en tant que candidat, c’est fini. »
« J’ai décidé de m’arrêter, affirme Yves Binon. Je ne serai même pas au comité du MR. Je ne veux pas être une belle-mère. »
Trois parcours et trois avenirs différents. Mais trois tranches de vie qui ont marqué l’histoire politique de notre région.