Le député wallon Christophe Clersy est contraint de verser 300 euros à la commune de Courcelles, pour avoir consulté des documents du collège communal via une plateforme privée alors qu'il n'est plus échevin depuis 2019. La commune n'a pas hésité à porter plainte au Pénal contre l'élu qui s'en sort finalement à bon compte.
On ne plaisante pas avec le secret des délibérations du collège à Courcelles. Christophe Clersy, député wallon Ecolo, vient de l'apprendre à ses dépens puisqu'il se voit inculpé pour avoir "à plusieurs reprises entre le 20/06/2019 et le 31/08/2020" consulté le document partagé sur la plateforme informatique de la Ville.
"Lorsque j'ai quitté mes fonctions d'échevin de la transition écologique et de la mobilité durable à Courcelles, il m'a été demandé d'accompagner ma remplaçante Edwige Dehon. D'autre part, je possédais toujours les codes de la plateforme informatique que nous partagions pour les délibérations du collège. J'ai donc, je l'admets, à trois reprises consulté la plateforme. Mais je ne suis pas né de la dernière pluie et je savais que mon passage laisserait des traces (informatiques)"
Et tout est parti d'une déclaration anodine de l'élu. Celle-ci a mis la puce à l'oreille de l'administration courcelloise qui a immédiatement déposé plainte au Parquet de Charleroi. Selon cette dernière Christophe Clersy avait hacké le système informatique de la ville pour aller chercher les informations qu'il souhaitait.
"C'est être bien présomptueux sur mes capacités informatiques que de prétendre cela. Non, j'avais toujours les codes en mémoire dans mon ordinateur. J'ai eu tort, je l'admets. Je n'aurais pas dû y aller."
D'autant que l'élu risquait gros. Toutefois, étant donné que Christophe Clersy a reconnu de bonne foi s'être rendu sur la plateforme sans volonté de nuire, que l'informaticien de l'administration est revenu sur ses affirmations et qu'il n'a pas été porté atteinte au bon fonctionnement du collège, il s'en sort avec une transaction de 300 euros - 100 euros par visite sur la plateforme.
"Avec le recul, je me dis que j'ai commis une maladresse. J'ai plaidé ma bonne foi auprès des services du Procureur du Roi. En aucun cas, je n'ai utilisé un subterfuge pour me connecter à la plateforme et je n'avais évidemment aucune volonté de nuire. Je reconnais que le montant de la transaction est raisonnable et proportionné, et replace cette maladresse à sa juste dimension."
Christophe Clersy ajoute qu'il a bien retenu la leçon, il aurait sans doute préféré une discussion entre gens conciliants, et s'il a accepté la transaction pénale, c'est pour mettre un point final à ce dossier.
L'administration courcelloise peut toujours se tourner vers le tribunal Civil pour réclamer les 1000 euros de dommages initialement réclamés.
Affaire à suivre... Ou pas !
L. E.