Dans un courriel envoyé aux bourgmestres et aux zones de police de la Province, Tommy Leclercq, le Gouverneur du Hainaut a déclaré que servir des repas dans des chalets n’est pas toléré. Un avis qui a atterré les restaurateurs concernés qui ont fait des frais pour mettre sur pied cette solution imaginative. Nous avons recueilli les réactions du Gouverneur et d’une restauratrice de notre région qui sert des repas dans des chalets.
« C’est la décision de la Ministre de l’Intérieur »
Servir à manger dans des chalets, comme dans ce restaurant gerpinnois n’est pas toléré. C’est ce que dit le Gouverneur du Hainaut dans une lettre aux bourgmestres et aux zones de police du Hainaut. Il se base sur l’arrêté ministériel régissant les restaurants en ces temps de crise sanitaire.
« Ce sont les directives de madame la Ministre de l’Intérieur, argumente Tommy Leclercq, le Gouverneur du Hainaut. Pour l’instant, c’est en take-away et en service traiteur, c’’est à dire que vous commandez vos plats, vous les emportez et vous les consommez chez vous. »
Les restaurateurs ne comprennent pas
Le Tribeca à Gerpinnes a installé des chalets et y sert des repas. Cet avis du bourgmestre la stupéfie d’autant plus qu’elle a respecté toutes les règles sanitaires. Les chalets sont ouverts, aérés, et les personnes mangent par bulle, isolées, par exemple.
« On ne nous a pas pris en défaut, rappelle Christiane Fauville-Tienpont, la patronne du Tribeca. Les policiers sont venus plusieurs fois. Tout s’est bien passé, tout était parfait. Et après avoir reçu toutes ces autorisations, on fait un investissement de plus de 20 000 euros, et à peine une semaine après, le couperet tombe comme ça. »
Une décision d’autant moins compréhensible qu’à quelques centaines de mètres de là, un autre restaurant et ses chalets ne serait pas concerné puisqu’il est sur la Province de Namur. Et puis, dans les hôtels, les clients peuvent recevoir leurs repas en chambre. La restauratrice ne comprend pas la différence avec les chalets.
« On continue et on verra »
« Nous n’avons reçu aucun courrier officiel ou quoi que ce soit, précise Christiane Fauville-Tienpont. Donc nous sommes dans l’expectative. Et pour l’instant, nous allons continuer à travailler avec encore plus d’attention à tout respecter. Et attendons de voir la suite. »
« Je n’ai ni interdit ni autorisé »
« Nous n’avons rien pris comme texte, ajoute Tommy Leclercq. Nous n’avons rien interdit comme nous n’avons rien autorisé. Si on remarque que des choses fonctionnent d’une autre façon que celle qui est prévue par l’Arrêté à portée nationale, la personne qui le fera s’exposera, bien entendu. »
A Gerpinnes, le bourgmestre que nous avons contacté a décidé de ne pas donner suite et de ne pas faire fermer tant que les règles sanitaires sont appliquées.
La lettre de Tommy Leclercq ne fait mention d’aucune obligation formelle. Le Gouverneur a donné son avis. Aux bourgmestres maintenant de le faire appliquer… ou non.