Les avocats de la veuve de Jozef Chovanec ont réagi, scandalisés, au nouveau rapport des experts médicaux dans l'enquête sur la mort de l'homme. Un rapport qu'ils estiment non définitif car les parties peuvent encore prendre position sur celui-ci; "il est donc parcellaire et ne répond pas à tous les rapports de nos experts", a déclaré Me Ann Van de Steen.
La rédaction de RTL Info rapportait ce mercredi dans son journal télévisé avoir pu prendre connaissance du rapport d'expertise final, qui indiquerait que M. Chovanec s'est mortellement blessé en se cognant la tête contre les murs de la cellule et que l'asphyxie causée par les policiers n'est pas la cause du décès.
Mais les proches de la victime contestent ces thèses, et les experts qu'ils ont désignés affirment qu'il n'est pas responsable de sa propre mort.
"Nous remarquons que, pour la deuxième fois dans cette affaire, un rapport du collège des experts judiciaires a été divulgué à la presse", déclare l'avocate. "Selon le rapport, la cause de la mort serait les blessures qu'il s'est infligées dans la cellule et les médicaments qu'on lui a administrés ensuite. Toutefois, le rapport n'est pas définitif. En concertation avec le juge d'instruction, il a été décidé que les parties peuvent encore prendre position à ce sujet. Dans tous les cas, il est parcellaire. Il ne répond par exemple pas à tous les rapports de nos experts et ne tient pas compte de la reconstitution."
Le ton du rapport est "très inhabituel", ajoute l'avocate. "Le collège d'experts ne s'est pas privé pour remettre explicitement en cause, de manière personnelle, la compétence des experts que nous avons désignés, qui sont des experts reconnus dans le domaine, et n'est donc pas rentré dans le débat de fond."
La confiance des proches dans l'enquête a définitivement été entachée, affirme Me Van de Steen, qui ambitionne de déposer une plainte au pénal après la fuite dans la presse du rapport. "La manière dont cette enquête est menée est honteuse et indigne de l'État de droit. Après ce nouvel incident, les parties civiles ne peuvent plus avoir la moindre confiance dans la manière dont cette enquête est menée. Nous allons entamer une procédure devant la chambre des mises en accusation avec une demande de retrait du dossier des mains du juge d'instruction de Charleroi."
La partie civile avait déjà déposé une requête en 2020 pour désigner un autre juge d'instruction, mais la chambre des mises en accusation n'avait pas accédé à cette demande en octobre de la même année.
source: Belga