C’est une décision du ministère des Affaires Etrangères. Dès demain, 16 heures, la région Française du Nord-Pas-de-Calais passera en zone rouge pour le Coronavirus. Pour notre région, ça concerne Erquelinnes qui jouxte Jeumont, en France. On ne pourra donc plus passer la frontière que pour les déplacements essentiels. Aujourd’hui, les clients se sont rués sur les achats des deux côtés de la frontière et le bourgmestre d’Erquelinnes dénonce des incohérences dans les mesures prises par les deux pays.
Des achats belges en France en vitesse avant le passage en zone rouge
Sur le parking de ce supermarché à Jeumont, en France, ce matin, beaucoup de voitures belges. Les clients frontaliers de chez nous viennent souvent acheter entre autres de l’eau, moins chère, en France. Mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se dépêchent de venir avant le passage du Nord-Pas-de-Calais en zone rouge.
« Nous venons ici régulièrement, nous a confié un client belge venu dans ce supermarché français. Mais aujourd’hui, oui, on est venu avant le passage en zone rouge pour chercher quelques produits qui sont moins chers en France. Après, ce sera plus compliqué. Il y a des gens qui disent qu’on pourra venir et d’autres disent que non. Je crois que le plus sage était de venir aujourd’hui. Et ne plus venir par après pour ne pas ramener le Covid chez nous. »
Trois fois plus de contamination du côté français
« A Erquelinnes, précise le bourgmestre David Lavaux, on est maintenant officiellement proches d’une zone où le virus circule trois fois plus de l’autre côté de la frontière qu’à Erquelinnes. Ca veut dire qu’on doit être trois fois plus attentifs aussi, nous les erquelinnois, puisqu’on a l’habitude de passer d’un côté à l’autre de la frontière. Donc on prône une vigilance accrue pour tous les erquelinnois. »
Les français se ruent dans les magasins de tabac
Et aujourd’hui, à Erquelinnes, les magasins de tabac sont aussi pris d’assaut par les clients français.
« Aujourd’hui, on est débordés, nous a confié une commerçante qui tient un magasin de tabac dans le centre d’Erquelinnes. Les français pensent que les frontières vont être fermées. Ce qui n’est pas le cas. Il y a juste des restrictions sur les déplacements. C’est inquiétant. Aujourd’hui et demain, on va être débordés. Et puis après, ça va être terminé. Donc on s’inquiète. »
La frontière n’est pas fermée. Mais seuls les déplacements essentiels sont autorisés
Le bourgmestre d’Erquelinnes, lui, remet les pendules à l’heure, sur ce qui restera autorisé.
« On pourra toujours aller faire ses courses dans les petits commerces locaux de part et d’autre de la frontière. On n’empêchera les gens d’aller en France parce qu’on a de la famille des deux côtés de la frontière. On a connu la période du confinement où ça a été très pénible. Des familles ont été totalement séparées. On ne veut plus revenir à ça. On veut simplement que les gens fasse preuve de bon sens et prennent toutes es précautions nécessaires. »
Les frontières ne seront donc pas fermées. Mais on n’autorisera que les déplacements essentiels. La France n’interdit pas par contre à ses ressortissants de passer en Belgique. Ce qui pose une question de cohérence.
« La cohérence, c’est difficile, conclut David Lavaux. C’est difficile de gérer des situations où on a pour ainsi dire une continuité urbaine. Erquelinnes-Jeumont, c’est quasiment un gros village avec des règles différentes de part et d’autre d’une ligne qui n’est jamais qu’imaginaire. »
Une ligne imaginaire qui n’arrêtera pas le virus. Ne reste plus à compter que sur le bon sens et les précautions pour créer une frontière contre le Covid.