Le Covid 19 ne tue pas la culture, il la rend exsangue
Institutions, comédiens, créateurs ou techniciens, ils se retrouvent sans public, sans travail depuis le 12 mars. Et la situation risque de durer encore avec la prolongation dsu confinement. Elle aura aussi des répercussions bien après la fin de celui-ci. Au théâtre de l’Ancre, le Covid 19 s’en est d’abord pris à la jeunesse, stoppant en plein vol, le Festival Kicks. Des spectacles annulés donc, avec toutes les animations et résonances qui l’accompagnaient. Et puis l’équipe a du se résoudre à faire une croix sur le reste de la saison qui devait se cloturer fin juin
L’impact financier.
« Pour nous cela représente, jusqu’à présent, une perte d’environ 30.000 euros si l’on compte les productions et les coproductions dans lesquelles nous nous sommes investis car s’il n’y avait que les spectateurs à rembourser, cela ne représenterait pas grand-chose ! On vient ainsi d’apprendre l’annulation du festival d’Avignon où nous devions présenter «Parc» au Théâtre des Doms. Ce sera pour l’année prochaine sans doute. Nous jonglons ainsi depuis quelques semaines entre reports et annulations. En tant que producteur ou coproducteur, même si les spectacles sont annulés, nous nous nous assurons que les artistes continuent à être payés. !
Trouver des bulles d’air
Un théâtre où l’on ne joue pas c’est un théâtre qui meurt. Sans aller jusque là, c’est comme si l’Ancre se trouvait amputé, privé de souffle. Dès lors il a mis en place des représentations et des rencontres virtuelles via les réseaux sociaux. La première à eu lieu, fin mars avec « Le grand Feu », un spectacle de Mochélan qui a rassemblé quelques 400 spectateurs devant leurs écrans. Un spectacle dont la tournée au brésil a justement connu un point d’arrêt à cause du Covid-19.
« Notre ADN c’est justement ce rapport au public, le lien que nous créons avec nos spectateurs. Et donc oui, quand on a vu que nous ne pouvions plus jouer nous avons essayé d’être imaginatif. Après «Le Grand Feu » , on va proposer au public de retrouver ce 15 avril « Né Poumon Noir » le premier spectacle de Mochélan (qui a été à plusieurs reprises remanié). Il ne s’agit pas seulement de proposer une représentation mais il y a vraiment un échange avec les artistes. Pour cela il suffit d’aller cliquer sur le lien se trouvant sur notre page Facebook. Pour LUCA qui aurait du être joué maintenant , nous avons imaginé plutôt une rencontre avec les auteurs- comédiens , le spectacle lui sera reproposé l’année prochaine »
Et la saison prochaine ?
En septembre, Le Covid-19 sera loin, on l’espère ! Mais pour un théâtre qui,comme l’Ancre, présente essentiellement des créations, c’est en fait maintenant que devraient avoir lieu les répétitions pour les spectacles à naître. Des répétitions interdites en période de confinement.
« Nous sommes vraiment dans l’incertitude.Si l’on peut reprendre à la mi-mai tout ce travail souterrain, on peut, peut-être, croiser les doigts et espérer pouvoir proposer ces cérations mais il est probable que la saison 20/21 sera essentiellement faite de reprises »
Quelle aide ?
On le sait la La Fédération Wallonie Bruxelles a dégagé 8, 6 millions d’aide d’urgence pour la Culture dont 2,4 millions devrait aller au secteur théâtral.
« Cela servira en fait à payer les comédiens, metteurs en scène et des techniciens dont, comme je l’ai mentionné, nous continuons à payer cachets ou salaires. Pour le reste je ne sais pas comment la Culture va pourvoir se relever des conséquences de ce virus car il va sans doute falloir des mois avant que les spectateurs osent à nouveau franchir la porte de théâtre"
Mais nous on sait qu'il n'y a pas meilleur vaccin ou antidote contre l'angoisse, la peur ou la sinistrose que les propositions culturelles. C'est un phénix, la Culture et on n'en vient jamais à bout!