Ce 5 octobre, c’est la Journée Mondiale de l’Habitat. A Charleroi, les militants de l’asbl « Solidarités Nouvelles » se mettent chaque année en action lors de ce rendez-vous. Cette fois, ils ont décidé d’exprimer leur colère à propos des logements vides, qui ne cessent d’augmenter dans les grandes villes. Ils étaient près d’une cinquantaine ce matin à rejoindre la rue de la Montagne pour une « action choc ».
Aujourd’hui, le Grand Charleroi copte près de 800 logements privés inoccupés, qui se dégradent. C’est en partant de ce constat que les équipes de l’asbl Solidarités Nouvelles ont décidé de sensibiliser le public et les politiques au droit au logement pour tous dans un endroit symbolique du centre-ville.
Plusieurs petits groupes, rassemblés à différents endroits de l’intra-ring, on convergé vers la rue de la Montagne.Au pied des bâtiments à l’abandon, on peut lire des phrases chocs, qui expriment une véritable urgence sociale à l’aube de l’hiver. Charleroi dénombre plusieurs centaines de SDF. Mais ce problème de logements inoccupés concerne la majorité des grandes villes. Des participants de Bruxelles, de Namur ou de Liège ont également rejoint cette action, qui devrait en appeler d’autres.
Une action sur fond de revendications
"Pour notre action du 5 octobre, nous avons décidé de réaliser un sit-in revendicatif dans la rue de la Montagne", explique Sophia Walravens de "Solidarités Nouvelles". Et pour cause : "l’ancienne artère commerçante de Charleroi est maintenant vidée de ce qui faisait autrefois sa richesse. On y trouve une cinquantaine de surfaces commerciales vides, et aux étages, des milliers de mètres carrés d’habitations, vides également. Au-delà de la problématique de l’accès au logement, les citoyens mettent également en avant le sentiment d’insécurité présent dans le quartier. Des solutions ont déjà été mises sur la table pour éviter de devoir passer par les magasins pour pouvoir rentrer et sortir aux étages ; que sont-elles devenues ? De plus, nous savons que l’échevine du commerce, madame Babette Jandrain, est en contact avec l’asbl Communa à Bruxelles pour redynamiser le quartier de la rue de la Montagne. Malheureusement, d’une part à l’heure actuelle, cela ne concerne pas les logements vides. Ou du moins nous n’avons pas été associés, en tant qu’acteur local et de terrain de lutte pour le droit au logement, à participer aux réflexions. Et d’autres parts, nous ne comprenons pas pourquoi collaborer avec cette association bruxelloise qui travaille avec des objectifs de rentabilité au lieu de choisir des acteurs locaux du changement pour une vraie transformation sociale".
Sophia Walravens ajoute également : "Nous avons pris connaissance de la déclaration de politique du logement de l’échevine Laurence Leclercq. On y voit une volonté de faire avancer les choses. Nous veillerons à la concrétisation des idées. Nous exigeons un réel changement dans la gestion des inoccupés et de l’accès au logement en général. Madame Leclercq a l’intention d’utiliser les AIS (Agences Immobilières Sociales) comme instrument pour la lutte contre les inoccupés. C’est évidemment une bonne idée mais nous pensons que ce n’est pas suffisant".
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