Le plan Habitat Permanent (HP) de la Wallonie évolue mais l’objectif reste le même, permettre aux personnes qui vivent dans les campings de retrouver un logement décent. A Froidchapelle, ce type d’habitat est toujours fortement recherché, mais la commune veille et reste particulièrement attentive à la sécurité de ses administrés.
Le plan Habitat Permanent (HP) n’est pas nouveau. On en parle depuis 2002. A l’époque le gouvernement régional rêvait d’éradiquer purement et simplement ce type d’habitat du paysage wallon.
Aujourd’hui, ils sont encore quelque 10.000 personnes à vivre en permanence dans un équipement à finalité touristique ou dans une habitation initialement destinée au tourisme ou à la seconde résidence.
En 2020, l’HP concernait 23 communes dont Froidchapelle, où 17% de la population de l’entité était logée dans les campings.
C’est Céline Rutten qui est chargée de projet plan HP à Froidchapelle, elle revient sur les objectifs de celui-ci.
« En fait c’est un plan régional adopté en 2002 qui vise à réduire l’habitat permanent en garantissant les droits fondamentaux des personnes qui occupent ces logements, et notamment le droit à un logement décent. »
Pour y parvenir différents axes de travail sont privilégiés pour favoriser le relogement avec des allocations d’installation, cumulables avec les ADEL (allocations déménagement loyer), soutien à l’amélioration des habitations HP, accompagnement social, administratif et psychologique.
Les zones d’habitats permanents ne désemplissent pas
A Froidchapelle, la crise économique et sociale se traduit par une augmentation du nombre de ces habitations. Des logements plus accessibles financièrement, à tous niveaux.
« Chez nous, on a 750 résidents permanents répartis dans trois parcs, c’est donc un cinquième de la population. Une population qui a augmenté de 8% tandis que la population de l’entité a progressé, elle, de 4 %. »
Pour enrayer cette progression, la région wallonne a aussi décidé de revoir les règles du jeu dans l’application des primes à la démolition.
Jusque là, les communes recevaient 2000 euros pour procéder à la démolition de ces habitations.
« La commune agit avec l’accord du propriétaire via un document de cession du bien. Les ouvriers de la commune vont ensuite détruire et évacuer le bien en question. Jusqu’en 2022, le propriétaire gardait la parcelle. A partir de 2023, la prime est de 2000 euros pour les caravanes et habitations sans ancrage au sol, pour les chalets les primes passent à 4000 euros. Mais, la nouveauté c’est que le propriétaire cède désormais sa parcelle à la commune. »
De cette manière, la commune évite le retour d’un nouvel habitat permanent sur les parcelles ainsi libérées.
La commune de Froidchapelle, loin de stigmatiser ces habitants pas comme les autres, veille surtout et avant tout à leur sécurité.
Depuis de nombreuses années, une enquête de salubrité est effectuée avant tout délivrance d’une attestation de domicile. Une enquête qui s’accompagne d’une attestation de conformité, de la pose de détecteurs d’incendie, à l’accès garanti à l’eau chaude et froide, à une toilette fonctionnelle et un point d’évacuation.
« Nous vérifions si tout est bien mis en place, si le logement est sécurisé pour la personne et puis on attribue le domicile. Pour mettre un peu de cadre et de structure par rapport à ces demandes de domiciliation. Nous veillons à la qualité du logement pour les personnes qui veulent y vivre. »