Ce lundi après-midi, le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné J. K. à deux ans de prison, avec un sursis probatoire de 5 ans, pour participation aux activités d'un groupe terroriste. Le prévenu, âgé de 26 ans, a été acquitté de la prévention de préparation d'acte de terrorisme. Le jeune homme avait admis avoir adhéré aux thèses djihadistes de l'État islamique. Le parquet fédéral avait requis une peine de 30 mois de prison, sans s'opposer à une mesure de faveur, contre J. K.
Le 12 avril 2019, la Sûreté de l'État a informé le parquet fédéral de la possible existence d'un projet d'action de violence dans le chef du prévenu. "Un numéro de téléphone associé au prévenu et à un compte Telegram est également fourni. Un dossier est ouvert et cela rejoint une information policière remontant au début de l'année 2017 et qui signalait un changement de comportement du prévenu. Ce dernier, converti à l'islam, se déplaçait dans son quartier avec des habits traditionnels et tenait des propos bizarres, selon ses amis. Sans oublier une certaine forme d'isolement social", avait précisé le ministère public.
J.K. fut interpellé au domicile de sa grand-mère et son matériel informatique a fait l'objet d'une saisie. "Dans le GSM, on a retrouvé un message qui n'était pas encore ouvert et qui renseignait l'adresse officielle de l'État islamique. C'est sur cette adresse que les personnes qui s'apprêtent à passer à l'attaque envoient un acte d'allégeance. On a également retrouvé une importante masse de fichiers en lien avec des attaques, montrant des exécutions ou la fabrication d'explosifs. On craignait clairement un passage à l'acte isolé", avait indiqué le parquet fédéral.
Le prévenu ne contestait pas avoir adhéré aux thèses djihadistes de l'État islamique, après sa conversion à l'islam. Ce dernier avait expliqué avoir effectué des recherches sur internet, après le décès de sa maman. "J'ai aimé une page sur Facebook qui parlait de salafisme et par la suite, je suis de plus en plus tombé sur des trucs hard. Mais je ne me sentais pas prêt à passer à l'action, même si c'était ce qui était promu sur les vidéos." Le jeune homme avait confirmé être actuellement en rejet total avec ces idées.
Une peine de 30 mois de prison, sans s'opposer à une mesure de faveur, était requise par le parquet fédéral. L'autorité judiciaire souhaitait la mise en place d'un suivi médico-psychologique "pour être certain qu'il ne risque plus de basculer de nouveau dans ce type d'idéologie".
Me Florizoone, à la défense, avait plaidé un acquittement et une peine de travail en insistant sur la recherche de renseignements de son client sur des endroits où il devait se rendre. "Ses nombreuses recherches sur le RER à Paris, sur Londres, sur l'esplanade à Louvain-la-Neuve ou sur la Marche pour le climat s'expliquent. Il devait notamment aller à Londres et assister à une conférence dans un tout autre registre à Paris. C'est pourquoi il a effectué des recherches sur le métro parisien."
Source: Belga