Retour sur l’accident qui a couté la vie à un ouvrier cette semaine. Rappelez-vous, ce lundi 27 septembre, un terrible accident s’est déroulé sur le chantier du Grand Hôpital de Charleroi. Deux ouvriers étrangers ont chuté d’un échafaudage, l’un des deux est décédé. Comme sur de nombreux chantiers, les syndicats dénoncent un dumping social.
Il s’agit de deux ouvriers ukrainiens employés par une société polonaise sous-traitante d'un sous-traitant néerlandais. Les organisations syndicales visitaient aujourd’hui le chantier où l’accident s’est produit.
« On s’est rendu compte qu’il y avait pas mal de travailleurs détachés sur le chantier. Il y a des Ukrainiens, des Roumains, des Polonais, … Et très peu de Belges finalement », explique Marc Moreau, Secrétaire Régional de la CSC-BIE.
« Il y a un grand émoi sur le chantier. On se pose de nombreuses questions, mais surtout : quel était leurs statuts ? Je ne le sait pas. C’est habituel dans ce genre de chantier, vous avez des entrepreneurs principaux et puis une cascade de sous-traitants. Et quand vous y regardez, il y a de nombreuses nationalités notamment des Ukrainiens qui ont été victimes de ce terrible accident », déplore Carlo Briscolini, Secrétaire Régional de la Centrale Générale de la FGTB.
Des conséquences sur l’emploi et sur les travailleurs
Cette façon de fonctionner est assez récurrente sur les chantiers. Il s’agit du dumping social. Un phénomène qui a de nombreuses conséquences
« En quelques années, on a perdu près de 20 000 emplois en Belgique. Cette main-d’oeuvre existait, mais elle a été remplacée par des travailleurs étrangers pour moins cher. Même si ces travailleurs sont censés avoir le même salaire et travailler le même nombre d’heures que les travailleurs belges, ce n’est pas le cas dans les faits », regrette Marc Moreau (CSC). « Et pour les travailleurs, leurs conditions de travail et de sécurité sont mises à mal. Que va toucher la famille du travailleur décédé ? Probablement rien… »
Et la question des langues se pose également, et impacte directement la sécurité des travailleurs.
« Même si un effort a été fait quant aux brochures d’informations au niveau des langues, il y en avait probablement en portugais et en anglais, mais pas en russe. Et en termes de santé et de sécurité, sur les chantiers l’important c’est d’être proactif et d’avoir les bonnes informations pour éviter les accidents de travail », affirme Carlo Briscolini (FGTB).
Les organisations syndicales aimeraient contrer ce problème notamment à l’aide de contrôles plus fréquents. Pour la suite, les risques et causes de cet accident vont être examinés, et des mesures seront prises afin, qu’à l’avenir, ce type accident n’arrive évidemment plus.