Robert Cogoi, de son nom d’origine Mirco Kogoj, est décédé hier à l’âge de 82 ans. Hasard du calendrier, l’artiste, né à Châtelet de parents yougoslaves, avait représenté la Belgique à l’Eurovision en 1964. Portrait de cette figure emblématique.
Au lendemain de la 66° édition de l’Eurovision, l’une des étoiles du concours s’est éteinte. Robert Cogoi, né en 1939 à Châtelet, nous a quitté. Son nom est directement associé à ce concours auquel il a participé en 1964. Mais la musique a toujours fait partie de sa vie et ce bien avant l’Eurovision.
Adolescent, lorsqu’il est étudiant en électro-mécanique à l'UT, Robert Cogoi forme un duo d'harmonicistes avec un camarade de classe. Il se fait ensuite connaître en intégrant le trio Antonio de Marcinelle.
« Avec un accordéoniste, et un batteur, un petit gars est arrivé avec sa guitare : ce petit gars c’était moi ! Et nous avons formé ce trio. C’était les premiers bals, les premières soirées », expliquait Robert Cogoi dans une émission il y a quelques années.
Mais aussi en participant à des crochets.
« Dans les kermesse de quartier, il y avait des podiums sur lesquels les personnes qui le souhaitaient pouvaient chanter, seul ou à plusieurs, avec ou sans guitare. C’était un concours. C’était la Star Academy de l’époque », ajoutait l’artiste.
Le Prix international des variétés
L’un des premiers tournants de sa carrière se situe en 1962. Robert Cogoi remporte le Prix international des variétés au casino d'Ostende. Un concours qui lui ouvre beaucoup de portes.
« Il y avait des Français, des Hollandais, des Flamands, des Wallons, etc. J’ai gagné le concours, la voiture, le contrat chez Philips. C’était avec le disque « Si un jour », devenu disque d’or : 100 000 exemplaires vendus », expliquait à l’époque Robert Cogoi.
L’Eurovision de 1964 : le grand tournant
Et puis, le grand tournant de sa carrière : l’Eurovision. En 1964, l’artiste y défend les couleurs de la Belgique à Copenhague avec sa chanson « Près de ma rivière », qui deviendra aussi disque d'or. Il se classe 10ème sur les 16 nations participantes au concours.
Robert Cogoi se produit à de nombreux endroits, notamment à Haïti, mais son coeur appartient au Pays noir, à son Pays Noir. Il lui a d’ailleurs dédié une chanson en 1965 où il évoque son père mineur, mais aussi les beaux paysages de la région.
On se souviendra également de lui pour avoir interprété l'hymne de l'équipe belge de football au Mundial 1982 « Les Diables rouges vont en Espagne ».
Il a marqué toute une génération
Robert Cogoi a marqué les esprits de tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.
« Vous pouviez facilement l’aborder, il n’hésitait pas à chanter une chanson avec des personnes dans la rue. C’était ça Robert, avant tout : ce contact familial. Mais il aimait aussi être connu en tant qu’artiste », témoigne Alain Vanek, un artiste carolo.
Cet artiste de toute une génération s’est éteint, mais ses chansons résonneront encore longtemps dans le cœur des Caroloq et des Belges. Ce soir, ses admirateurs se sentiront certainement très seuls, très seuls sans lui.
Apolline Putman