Culture à présent et direction le Bois du Cazier pour un spectacle bien singulier : Galibot. Fruit d'une collaboration entre Benoît Van Dorslaer, David Delaloy et Daniel Nicodème, Galibot retrace la vie d'un mineur aux multiples destin.
"Notre vie, on la passe sous terre à manger du charbon, de la roche, à attendre le chariot".
L'espoir, la résilience, la combativité accompagné d'un soupçon d'humour sont au cœur de la représentation Galibot. Née d'un trio de passionnés : Benoît Van Dorslaer (metteur en scène), David Delaloy (auteur) et Daniel Nicodème (comédien), Galibot est avant tout un rappel historique sur l'histoire des mines belges et étrangères. Première œuvre littéraire de David Delaloy, Galibot possède une signification bien particulière :
"C'est le nom que l'on donnait aux enfants italiens immigrés qui venaient travailler dans les mines dès l'âge de 10 ans. On les prenait très jeunes, car ils pouvaient aller loin dans les mines. J'ai donc décidé de nommer ma pièce de la sorte, car historiquement ça permettait de rappeler ce qu'il s'était passé ici".
Sensibilité familiale
Lieu de drame et d'histoire, l'auteur apporte au cœur du Bois du Cazier une touche personnelle à son écriture. Petit-fils d'un ancien mineur, l'ex-journaliste [D. Delaloy] use de sa plume et d'un travail d'investigation de deux longues années pour faire revivre le quotidien parfois tragique des mineurs : "étant comédien, j'écris beaucoup. J'avais cette envie de parcourir l'histoire via un personnage. J'ai donc écrit cette pièce d'un homme enfermé dans une mine qui à la suite d'un accident perd l'usage de ses jambes".
Une résonance personnelle amplifiée grâce à l'interprétation de Daniel Nicodème. Formé au Conservatoire Royal de Bruxelles et "seul en scène" pour la première fois dans sa carrière de comédien, le doubleur aux multiples casquettes joue un Jean à la fois mineur et infirme. Une dualité où les émotions, les souvenirs et la résilience s'entremêlent :
"Dans mon cas, j'ai une amie très proche. Et malheureusement, lors d'un accident de voiture, elle s'est occasionnée le coup du lapin. Elle s'est retrouvée entièrement paraplégique pendant 2 ans. Je me suis beaucoup occupée d'elle. Ce rôle m'a donc touché très, très fort".
Handicap et combativité au cœur du jeu
Si Galibot confronte le spectateur avec le handicap, l'infirmité et notre regard sur ce dernier, la pièce est le vecteur idéal pour la transmission de valeurs importantes par le prisme de l'humour et des émotions. Véritable travail collectif entre David Delaloy, Daniel Nicodème et Benoît Van Dorslaer, Galibot offre surtout un travail de mémoire, une mémoire à conserver.
"Il y a un devoir de mémoire. Ne pas oublier ce qu'il s'est passé ici, même si encore une fois, le lieu n'est pas mentionné. Mais il y aussi le fait de : comment porter son regard sur les personnes infirmes, ça aussi c'est important", David Delaloy - auteur de Galibot.
Avec 100 personnes attendues, Galibot ouvre prochainement ses portes et son histoire au public. Lever de rideau, dès dimanche 18 heures au Bois du Cazier.