En tournée à Charleroi, le cirque Bouglione séduit le public avec un spectacle renouvelé, sans aucun animal. Un pari réussi qui rappelle que l'art du cirque peut évoluer tout en conservant sa magie.
Lumières, paillettes et musiques. Sous le chapiteau Bouglione, la magie opère, malgré l'absence des animaux. Le directeur, Nicolas Bouglione, témoigne : "Avant, je faisais travailler les fauves et les éléphants. Nous avions deux numéros d'animaux sauvages, que nous avons dû remplacer. Par exemple, maintenant il y a un lanceur de couteaux qui tire à l'arbalete. Nous essayons vraiment de nous renouveler, sans faire quelque chose de trop moderne. Nous vouoons rester dans l'authentique, le traditionnel, et garder cette âme de cirque à l'ancienne."
Il y a plus de 10 maintenant, lors de l'entrée en vigueur de la loi qui interdit les animaux sauvages dans les spectacles de cirque en Belgique, Nicolas Bouglione a dû s'adapter. Il a transformé ses spectacles en laissant uniquement place à la performance humaine. "À l'époque, je pensais que le cirque Bouglione serait fini sans animaux sauvages", confie le directeur. Lui, qui était très proches de ses animaux, a eu beaucoup de mal suite à cette décision. "C'était très compliqué, j'ai fait une dépression de quelques années, je voulais tout arrêter. Ce n'est qu'après le covid que nous avons eu cette envie de recommencer, de nous réinventer. Nous avons vraiment réalisé que nous étions passionné de cirque. Alors nous nous sommes donnés à fond. Avant, j'étais plus passionné par les animaux que par le cirque. Désormais, je suis un passionné du cirque à 100%."
Une magie intacte
Malgré l'absence des animaux, l'enthousiasme du public est toujours au rendez-vous. Certains spectateurs estiment même que cette loi est en réalité un avantage. "Depuis qu'il n'y a plus d'animaux dans les cirques, c'est encore mieux. Pourtant, je suis de la génération qui les a connu dans les spectacles. Mais ici, on voit que la magie opère, il n'y a pas besoin d'eux", témoigne une spectatrice. "Si je veux voir des animaux, alors je vais dans un parc animalier", confie une autre.
Cette évolution donne au cirque une toute autre dimension. "Le cirque ne cesse d'évoluer, alors il faut s'adapter au public, explique Nicolas Bouglione. Moi, ce qui me fait plaisir, c'est que j'ai discuté avec une grand-mère, qui me disait que son grand-père l'emmenait au cirque Bouglione. C'est incroyable, ça fait combien de générations. Alors, pour moi, si on continu comme ça, il n'y aura pas de soucis pour l'avenir de notre cirque."
Le spectacle Bouglione démontre que le cirque traditionnel peut évoluer et continuer à fasciner le public. La troupe restera à Charleroi jusqu'au 11 novembre.