Mercredi dernier, on avait droit à un Codeco. « Encore un », direz-vous. Hé bien oui, encore un, puisque les contaminations augmentent à une vitesse que les soins intensifs sont à nouveau pris d’assaut. Les hôpitaux repassent du coup en phase 1B qui veut que la moitié des lits des soins intensifs soient réservés aux patients Covid.
Il y a un an, on avait une toute autre perspective. Nous sommes confinés depuis le début du mois, le couvre-feu est à nouveau d’application, les bars et restos sont à nouveau fermés depuis la mi-octobre, nous devons respecter les gestes barrières, les écoles sont fermées, on se check pour se dire bonjour, les réunions zoom s’enchaînent avec les collègues et les fameux vaccins sont en production avec une campagne de vaccination qui va commencer début 2021 selon les prévisions les plus optimistes. Tous ces éléments laissaient penser que ce foutu virus allait être derrière nous si nous faisons ces derniers et ultimes efforts. Un an plus tard, on prend presque les mêmes et on recommence à quelques détails près.
Novembre 2020
On va prendre l’exemple de l’ISPPC qui a plusieurs antennes avec ses hôpitaux et ses polycliniques. « Au tout début du mois de novembre 2020, on atteignait le pic de la deuxième vague et elle était vraiment catastrophique et fulgurante, se souvient Frédéric Dubois, le directeur de la communication de l’ISPPC. Les malades sont arrivés par flot et on a atteint à l’ISPPC pas loin de 240 malades du Covid et 44 personnes aux soins intensifs. On atteignait presque la capacité totale de tous les soins intensifs donc on ne faisait plus que du Covid. On était à la limite de faire des choix thérapeutiques: qui devait-on soigner ? Qui devait-on sauver ? Mais heureusement cette vague a reculé aussi vite qu’elle est venue. On a vraiment flirté avec la grosse catastrophe. »
Novembre 2021
Depuis, le variant Delta est venu jouer les trouble-fêtes. Le tout premier Covid peut être comparé à de la bruine tandis que le variant Delta a l’allure d’une belle drache nationale et le parapluie qui protège pour le moment 80% de la population belge, c’est le vaccin. « Aujourd’hui, il y a 98 patients Covid au sein de l’ISPPC dont 19 aux soins intensifs. Parmi ces 19 aux soins intensifs, les 3/4 sont des non-vaccinés et qui sont là pour le Covid. Dans les vaccinés qu’il reste, ce sont des personnes qui sont là pour d’autres pathologies (AVC, problème cardiaque…etc.). »
Les vagues s’enchaînent et se déchaînent
La fin de l’automne et la fin de l’hiver sont les périodes pour lesquelles les taux de contamination ont été les plus élevés et à chaque fois, ce sont les mêmes membres du personnel soignant qui doivent y faire face. « On est dans une vague qui est quand même assez difficile pour le personnel puisqu’il en est à sa 4e, rappelle Frédéric Dubois. Ils ne sont pas sur les rotules, c’est le fémur qu’on attaque désormais. Les gens n’en peuvent plus et on a beaucoup plus de mal à former les équipes au niveau du personnel soignant parce que certains sont absents, malades et il y a aussi des congés qu’il faut prendre. Avec toutes ces vagues qui arrivent, qui partent avec peu de pauses entre les deux puisqu’il faut rattraper le retard des consultations et des opérations reportées, il n’y a pas de répit finalement depuis 1 an et demi. »
Même si la comparaison est facile à faire, on espère que l’impact de cette vague sera moins important. La situation est bien gérée grâce à l’expérience engrangée au fur et à mesure des vagues. Les mesurettes que l’on a prises lors du dernier Codeco sont pour le moment suffisantes si on suit à la lettre les gestes barrières. Et puis, il y a la vaccination, la grande partie de la population est immunisée et la troisième dose va renforcer ce rempart face aux assauts du variant Delta qui se déforce petit à petit. On aura sûrement droit à des pics soudains comme une sorte d'alternance entre nuages et éclaircies.