Thomas Dermine, le bourgmestre de Charleroi dénonce les coûts de transferts, ce que les communes doivent payer pour des compétences qui dépendent d’autres niveaux de pouvoir. Et pourquoi pas faire payer la périphérie pour les services à Charleroi.
Sans les coûts de transferts, le budget de Charleroi serait à l’équilibre
Les coûts de transferts, c’est ce que le Fédéral ou la Région demande aux communes de payer pour des services et qui sont au-delà de leurs compétences. On parle des quatre P. Police, Pompiers, Pauvreté, avec les CPAS et Pensions des fonctionnaires communaux. Pour Charleroi, ça représente 100 millions, ce qui ferait plonger le budget dans le rouge.
« Cette dépense de 100 millions, c’est plus ou moins le déficit du budget de Charleroi, explique Thomas Dermine. On dit donc stop. On a une obligation de bien gérer nos budgets. On le fait, mais chaque niveau de pouvoir, la Région et le Fédéral, doit assurer les dépenses qui leur incombent. »
Aussi pour les plus petites communes
Pourtant, le problème ne touche pas que les grandes villes.
« Évidemment, Charleroi, c’est une ville. Elle doit donc offrir beaucoup de services, admet Julien Matagne, le bourgmestre de Gerpinnes. Ce sont donc des dépenses très importantes. Mais, les zones mois urbanisées ont d’autres difficultés. Si vous allez dans la Botte du Hainaut, par exemple, ils vous diront que les dépenses de transferts sont aussi un problème. »
« Dans toutes les communes, les finances, ça devient compliqué, renchérit Marie-Hélène Knoops, la bourgmestre de Montigny-le-Tileul. On nous en demande de plus en plus. Ça devient un vrai casse-tête pour faire les budgets, et qu’ils soient à l’équilibre. »
Faire payer la périphérie pour les services accessibles à Charleroi?
Charleroi a aussi entamé une réflexion pour faire contribuer la périphérie pour les services qui profitent aussi aux non-carolos, comme les personnes qui viennent au théâtre, à la piscine ou faire leurs courses, par exemple, mais aussi quand on donne des gratuités dans l’enseignement ou dans les crèches.
« On sait que dans nos écoles, dans nos crèches, dans nos homes, dans nos théâtres, dans nos piscines, il n’y a pas que des carolos. Il y a même près de 50% de personnes qui n’habitent pas Charleroi, mais la périphérie, ajoute encore le bourgmestre de Charleroi. On veut bien jouer ce rôle-là. C’est le rôle d’une grande ville, mais ce n’est pas seulement aux carolos à supporter ça via leurs taxes. La périphérie doit aussi mettre la main au portefeuille. »
En périphérie, on ne partage pas tout à fait la même logique
« Par exemple, explique Julien Matagne, le bourgmestre de Gerpinnes, 40% de nos élèves viennent des communes voisines. Et ce n’est pas un problème. Ça attire des personnes sur notre territoire. C’est même un atout en quelque sorte. »
« A Montigny, nous réfléchissons à certains avantages que les montagnards et les lendelins pourraient avoir au niveau de la culture ou de l’Accueil Temps Libre, par exemple », annonce aussi Marie-Hélène Knoops,
Ce que rapporterait cette contribution, Charleroi n’a pas encore pu le chiffrer. Mais Thomas Dermine admet que ce ne serait sans doute pas une énorme économie. Et il réaffirme que l’important, pour les communes, c’est un véritable refinancement qui serait bienvenu puisque tous les bourgmestres sont unanimes: on en demande de plus en plus aux communes.