Les décisions budgétaires du gouvernement wallon, visant à supprimer certains subsides exceptionnels dès 2025, conduiraient les CPAS du sud du pays à devoir se séparer de 450 personnes, alerte jeudi la Fédération des CPAS wallons.
Selon cette dernière, "une compensation structurelle doit être trouvée en urgence".
"C'est l'inquiétude et l'incompréhension. Il est reconnu depuis trois ans, par différents acteurs, que les CPAS sont saturés de travail et qu'ils ne parviennent plus à assumer leurs missions dans de bonnes conditions", souligne Luc Vandormael, le président de la Fédération.
"Forts de ce constat, nous avons réclamé à maintes reprises une réflexion de fond sur un financement structurel adéquat des CPAS, et des renforts en personnel. A la place, on nous annonce la fin d'une série de subsides, qui vont probablement mener les CPAS à devoir se séparer de plus de 400 équivalents temps plein selon nos estimations, et ce dès l'année prochaine", ajoute-t-il.
Ce qui inquiète le plus les CPAS, c'est l'extinction progressive annoncée des emplois liés au subside Covid, soit 220 emplois qui avaient été octroyés pour faire face aux conséquences sociales de la crise sanitaire, poursuit Luc Vandormael.
"Si on y ajoute les impacts liés à la non-indexation des APE, les coupes annoncées dans les emplois 'sociaux' du plan de relance… Les CPAS pourraient se retrouver dans une situation inédite, où ils auraient toutes les difficultés à assurer leurs missions de base, dans un contexte où les besoins sociétaux sont énormes", prévient-il.
"Nous pouvons comprendre que les gouvernements s'interrogent sur l'opportunité de poursuivre ou non des subsides qui avaient été annoncés comme exceptionnels", analyse Luc Vandormael. "Mais il ne faut pas oublier que les conséquences sociales de toutes les crises, pour lesquelles nous avions reçu des subsides, sont toujours présentes", estime-t-il encore.
La Fédération des CPAS en appelle donc, en urgence, "à une pause dans ces décisions budgétaires, à la réflexion transversale et au dialogue avec les instances gouvernementales". "A tout le moins, tous ces subsides qui s'éteignent chez différents ministres doivent impérativement et en urgence être compensés par des financements structurels, rationalisés et consolidés, notamment au travers du Fonds spécial de l'aide sociale", plaide le responsable.
"Croire que les difficultés des CPAS vont structurellement et 'économiquement' se résoudre par des fusions, des intégrations… c'est une analyse raccourcie. On ne dit pas qu'il ne faut pas réfléchir à notre modèle, mais d'abord en le stabilisant, ensuite en le faisant évoluer à partir d'une base saine", conclut-il.