Au cours de cette première journée d’audiences, Domenico Puddu a parlé calmement de sa vie passée, qu’il qualifie de conventionnelle. Mais aussi de son côté solitaire et peu tolérant sur certains points.
Depuis le début des travaux de son voisin Jean-Yves Wargnies, l’accusé explique qu’il ne vivait plus dans le calme. Et que ces problèmes de nuisances sonores ont duré près de 5 ans. Les relations entre les deux hommes se sont dégradées au fil du temps.
Le 30 décembre 2019, le jour du drame. Domenico Puddu déclare jouer de la guitare et être une nouvelle fois interrompu par le bruit de la disqueuse alors qu’il a déjà été dérangé par les travaux durant tout le week-end. L’accusé dit ne plus se souvenir s’il s’est alors rendu directement avec l’arme à son domicile pour lui dire de ne plus faire de bruit. Les caméras de surveillance montrent pourtant bien qu’il était armé dès son premier déplacement. A ce sujet, les popos de Puddu sont assez confus.
A un moment de son récit, l’accusé se repent « Je regrette infiniment ce qu’il s’est passé. Je ne voulais pas que ça aille jusque là, déclare-t-il. J’ai vu rouge et quand le processus s’est enclenché, c’est devenu incontrôlable. C’est le bruit que je voulais arrêter, rien d’autre »
"Quand j’ai tiré la deuxième fois sur Jean-Yves Wargnies, je l’ai vu tomber, et là, le volcan s’est éteint… toute la nervosité est partie en une fois, je me suis senti vidé. Je me suis rendu compte de ce que j’avais fait… »
Ce moment de l’interrogatoire où l’accusé verse des larmes, est particulièrement difficile pour les deux soeurs et la maman de la victime.
Selon Domenico Puddu, c’est l’accumulation de tous les épisodes liés aux nuisances sonores qui a mené au drame. Mais selon l’accusé et sa défense, son premier passage le 30 décembre chez Jean-Yves Wargnies avait pour seul objectif de l’intimider. Il y aurait, selon leur version, une gradation dans les faits ce jour-là.
A la question du président de la cour d’assises sur l’origine de son arme, Puddu explique s’être procuré ce pistolet 765 automatique en 1999 dans une filière à Charleroi. Mais l’accusé précise : le pistolet était enterré dans le cimetière de Marchienne-au-Pont, près de chez moi, car je ne voulait pas d’arme chez moi ». Cet après-midi, la police qui s’est rende sur les lieux lors du drame a également été entendue.
Ch. Baneton