Dans le cadre de la lutte contre le Covid, en novembre dernier, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder avait donné son accord pour le déploiement d’un renfort de l'armée dans les hôpitaux. C'est ainsi que durant deux semaines, les hommes du 1er/3e Bataillon de Lanciers (caserné de Marche-en-Famenne) ont été déployés sur l'hôpital de Chimay, ainsi que Van Gogh et Sainte-Thérèse à Charleroi.
Maxime, originaire de la région de Charleroi et Emilien, originaire de la région d'Arlon font partie du 1er/3e Lanciers de Marche-en-Famenne, durant 15 jours, ils ont quitté leur caserne pour les couloirs des hôpitaux de notre région. En tout, ils étaient 6 du même bataillon à l'hôpital de Chimay tandis que 4 de leurs collègues ont été affectés à l'hôpital Van Gogh et 4 autres encore à l'hôpital Sainte-Thérèse.
"Le premier jour, moi donc j'étais à Chimay, nous avons été accueillis par les responsables infirmières. Le premier jour c'était vraiment découverte. Nous avons eu accès à tout ce qui était apprentissage des mesures d'hygiène pour le milieu hospitalier. Ensuite, nous avons été dispatchés dans les services. Nous avons été affectés à la logistique" nous explique Maxime.
"En tant qu'aide logistique, notre rôle est de servir les repas aux patients de l'hôpital et apporter aux infirmier.ère.s tout ce qui découle d'une bonne hygiène des patients." enchaîne Emilien.
Le fait que les militaires soient là, a permis au personnel soignant de gagner un maximum de temps. La logistique permettait par exemple d'apporter à une infirmière un médicament ou du matériel de soin sans qu'elle ne doive sortir de la chambre, se débarrasser de son équipement Covid, se désinfecter pour ensuite revêtir à nouveau sa tenue de protection.
Un accueil chaleureux et expérience enrichissante
A Chimay, les militaires sont arrivés peu après le pic de la seconde vague, mais leur aide était primordiale. Les équipes médicales étaient épuisées.
"Nous sommes quand même arrivés quelques jours, après les grosses difficultés que le personnel médical avait vécues. Nous avons été tellement bien accueillis que j'avais l'impression de faire partie de l'équipe, j'avais pris mes marques."
"Si on parle du domaine médical, je partais de zéro, je ne connaissais rien, donc oui j'ai appris. C'est un peu comme pour tout, cela élargit nos horizons, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise expérience, c'était une expérience à prendre."
L'aide à la population fait partie des missions de l'armée en cas de crise. Une mission peu connue, mais à laquelle notre gouvernement a déjà eu recours, notamment à la suite des attentats de Paris et de Bruxelles.
Dans le cas d'une crise sanitaire sans précédent telle que nous la connaissons, cette mission prend toute sa dimension humanitaire.
"Cela m'a ouvert l'esprit sur un milieu que je ne connaissais pas, il y a eu des rencontres humaines, riches en émotion. J'ai rencontré certains patients qui sont sortis de l'unité Covid et qui ont pu reprendre leur vie. C'est fort émouvant de voir la famille aussi du patient guéri. C'est très rassurant de voir que ces personnes que l'on a vu parfois en détresse repartent sur leurs deux jambes et en pleine santé.
"On n'a certainement pas à se plaindre"
Les militaires n'ont pas compté leurs heures aux côtés des soignants et au service des malades, mais ni Maxime, ni Emilien ne regrettent d'avoir participé à cette mission qui les a fait grandir.
"On a fait des journées de 11 heures, c'était très fatiguant. Toutefois, nous c'est pour une période de deux semaines, deux semaines et demi, un jour sur deux. Il faut bien se rendre compte que le personnel qui est sur place fait ça tous les jours, durant toute la crise et durant toute leur carrière donc on n'a certainement pas à se plaindre."
Lire ou relire : les militaires en renfort à l'Hôpital Vésale.