La société Weerts Group, basée à Herstal et le Port Autonome de Charleroi vont lancer un centre logistique multimodal. Il s’agit d’un complexe d’entrepôts de pointe destinés à la logistique et l’entreposage sur un terrain d’une superficie de +/- 180.000 m². Les travaux devraient être lancés début 2023.
Pour rappel, l’ancien site industriel AMS Sud est situé sur la rive droite de la Sambre, à l'entrée de Marchienne-au-Pont et du district Ouest de Charleroi. Il a fait l’objet ces dernières années d’un plan d’assainissement, de viabilisation et de désenclavement pris en charge notamment par la Spaque. Cette nouvelle plateforme logistique pourrait notamment, de par sa proximité avec le centre-ville de Charleroi, servir de centre urbain d’approvisionnement (City Logistics), notamment dans le secteur agroalimentaire.
La multimodalité, l’alliance de l’eau, du rail et de la route
Le site offre des opportunités exceptionnelles de diversification des modes de transport et des alternatives intéressantes pour réduire le trafic autoroutier.
« Les occupants disposeront d’un accès direct à une zone de quai sur la Sambre permettant l’amarrage de péniches. Un pont vient également désenclaver la zone et une route permet de rejoindre le R3 sans générer de nuisances pour les zones d’habitat », précise Weerts Group. « Ce projet s'inscrit précisément dans la vision et les ambitions au long cours de Weerts Group concernant le développement de hubs multimodaux durables. Le nouveau complexe répondra aux normes strictes de durabilité des bâtiments ».
Les nouvelles infrastructures seront optimisées en termes de performances énergétiques, avec l’utilisation de matériaux isolants à faible coût sur l’ensemble du cycle de vie, le recours à des pompes à chaleur et l’installation de stations de recharge pour véhicules électriques.
« Toute la surface du toit du complexe sera équipée de panneaux solaires pour alimenter en électricité les infrastructures. Enfin, toujours dans une optique d’économie d’énergie, les locaux seront équipés de matériels LED et de détecteurs de mouvement afin de réduire la consommation énergétique du complexe pendant son exploitation », ajoute l’entreprise.
Début des travaux en 2023
Les travaux de construction devraient débuter dès l’obtention du permis d’urbanisme, début 2023. « La commercialisation du projet bat son plein et diverses discussions sont en cours avec plusieurs acteurs nationaux et internationaux intéressées. La flexibilité qu’offrent les accès par voie terrestre, maritime et ferroviaire (à proximité) sont des éléments déterminants pour les futurs occupants ».
Les site AMS Sud a pesé dans l’histoire industrielle carolo, 500 emplois devraient y être créés
Entre 1912 et 1976, le site « AMS Sud » a connu une activité d’aciérie et de laminage. En 1986, la société Recysambre s’est installée sur une partie du site pour y exploiter une centrale à béton, alimentée par des éléments provenant de la démolition des anciens bâtiments. Elle a ensuite étendu ses activités par la création d’un centre de tri et de recyclage de déchets inertes.
A terme, ce sont plus de 500 emplois qui devraient être créés dans cette future zone portuaire, principalement dans le secteur agroalimentaire. En septembre 2021, le Conseil d’administration du Port Autonome de Charleroi a approuvé les demandes de 4 entreprises pour l’occupation du site AMS Sud :
Le Groupe Weerts (concession) : ce Groupe familial basé à Liège se verra octroyer une concession sur laquelle seront implantées des infrastructures logistiques et d’entreposage. Les produits issus du secteur agroalimentaire constitueront un segment important de l’activité déployée.
L’ISPPC (option) : l’Intercommunale de Santé Publique du Pays de Charleroi envisage d’y développer une vaste cuisine centrale dans le cadre du Projet Food.C porté par Charleroi-Métropole, avec une capacité de réalisation de 25.000 repas de haute qualité par jour, essentiellement confectionnés à partir de produits chartés et locaux.
La SCAM (option) : la Société Coopérative Agricole de la Meuse souhaite y installer un centre de production et de distribution principalement de céréales, dont une partie pourrait être destinée au projet Food.C et à sa cuisine centrale dans une logique d’économie circulaire.
Gazonor (concession) : l’implantation de cette société, active dans l’extraction et la transformation du gaz de mine, permettrait ainsi de répondre aux enjeux énergétiques et aux contraintes du site en matière de sécurité.
Ces différents projets devront passer par une série d’étapes, notamment les demandes de permis d’urbanisme. “Une fois ces projets concrétisés, cette zone portuaire permettra la création de plusieurs centaines d’emplois dans le secteur agroalimentaire, avec en plus une vraie logique d’économie circulaire dont nous pouvons être fiers”, se réjouit le Président du Conseil d’administration du Port Autonome de Charleroi, Christian Laurent.
Christophe Baneton