C'est l'un des auteurs-compositeurs et interprètes les plus influents de la chanson française. Georges Brassens aurait eu 100 ans ce 22 octobre. Ses chansons sont devenues mythiques et traversent les générations. Des copains d’abord aux amoureux des bancs publics en passant par la chanson pour l’auvergnat, le répertoire du grand Georges est riche et varié. Nous sommes allés à votre rencontre dans le centre de Charleroi pour voir si vous connaissez bien vos classiques.
Bercé par les chansons chantées par sa mère italienne dès l'enfance, il écrit très tôt les siennes dans le style swing des orchestres de jazz de la fin des années 1930, qu'il marie à la poésie dont raffole le jeune homme indiscipliné. Après un passage par le STO (Service du travail obligatoire) durant la guerre, il ne quittera plus Paris qui lui offre la reconnaissance et où il rencontre sa compagne Joha Heiman. Ses débuts dans les cabarets en 1951 sont suivis d'un succès par des interprètes comme Patachou puis par sa voix et son style inimitable à la guitare. Les classiques et les tournées s'enchaînent : « Le Gorille », « La Mauvaise réputation », « Les Trompettes de la renommée », « Le Petit cheval », « Chanson pour l'Auvergnat », « La Non-demande en mariage », soit autant de chansons qui bousculent parfois les conventions. Il ne quitte plus les scènes de Bobino ou de l'Olympia.
En 1956, il tourne dans le film Porte des Lilas et en 1964 sort l'emblématique « Les Copains d'abord », qui reflète toute une époque. Couronné par le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros dès ses débuts, il reçoit en 1967 le Grand Prix de poésie de l'Académie française puis en 1975 le Grand Prix de la Ville de Paris. Cependant, les coliques néphrétiques à répétition le contraignent à ralentir le rythme des tournées. « Le Temps ne fait rien à l'affaire », comme le chante ce doux anarchiste à l'éternelle moustache. Son travail inlassable sur les mots, son swing que l'on nomme « la pompe » et sa voix rocailleuse qui chante les poètes ou aligne les gaillardises sont devenus de son vivant une institution, célébrée des décennies après sa mort par toute une frange de la chanson française. En 2011, trente ans après sa disparition, Georges Brassens fait l'objet d'une rétrospective à la Cité de la Musique à Paris. La même année paraît l'intégrale de 330 titres Le Temps Ne Fait Rien à L'Affaire, rassemblant ses 14 albums studio et moult inédits.
Georges Charles Brassens est né à Sète, le 21 octobre 1921. Entre un père entrepreneur en maçonnerie, athée de tout son coeur, et une mère aux origines napolitaines, croyante comme peuvent l'être les Italiennes, le garçon comprend très tôt que la vie peut être une chose compliquée. Peu studieux en classe, il aime surtout blaguer avec les copains, écouter des disques et apprendre les milliers de chansons que sa famille fredonne autour de lui. Des airs italiens chantés par sa mère (« O sole mio »), en passant par Charles Trenet, Tino Rossi, Ray Ventura ou Mireille, tout est bon à entendre, comprendre, aimer. À quinze ans, il écrit ses premières chansons sur des musiques de Trenet et sent l'aiguillon du swing titiller ses trouvailles. La mode du jazz-band, venue d'outre-Atlantique et popularisée en France par Ray Ventura, marquera pour toujours la rythmique de Brassens. Le swing sera le coeur de son univers musical, souvent réduit à tort - les multiples adaptations « jazz » de son répertoire le montreront - à d'éternels accords, rejouant éternellement la même mélodie.