Ce mardi, le Bois du Cazier accueillait un séminaire international, rassemblant une centaine de personnes venant des nations du monde entier, impactées par l’immigration italienne. L’occasion de revenir sur l’histoire de la catastrophe de Marcinelle et les racines de l’immigration italienne dans notre pays.
L’ACLI, l’association chrétienne des travailleurs italiens a été créée dans les années 50, pour informer, soutenir et défendre les italiens venus en Belgique pour travailler dans les mines de charbon, les carrières et l’industrie sidérurgique.
Aujourd’hui, le rôle de cette structure qui regroupe des ressortissants italiens dans le monde entier est de proposer une éducation permanente.
"Lorsque les immigrés italiens sont partis un peu partout dans le monde, ils ont commencé à fonder quelques cercles ACLI, que ce soit en Argentine, au Brésil, au Pérou, en Allemagne… dans tous les pays où les Italiens ont pu immigrer. Et cela a formé la FAI, la fédération ACLI Internationale. Cette FAI se réunit tous les deux ou trois ans, et cette année, c’est en Belgique. Il était donc naturel de venir visiter ce lieu. (Le Bois du Cazier)" Pietro Dalle Molle - vice président ACLI Belgique
Avec le décès de 262 mineurs, dont 136 italiens, la tragédie du 8 août 1956 du Bois du Cazier a rendu Marcinelle tristement célèbre.
Emiliano Manfredonia - président ACLI Italie exprime l'importance de cette visite: "Pour nous, Charleroi est la capitale de l’immigration italienne. Cette tragédie nous a touché profondément, comme tant d’autres qui touchent la communauté italienne. Pour nous, ce lieu est une référence qui représente le sacrifice au travail. Cette mémoire, nous voulons encore la faire vivre aujourd’hui en accueillant des migrants en Italie, qui veulent s’installer en Europe. Et si aujourd’hui, l’intégration de la communauté italienne ne pose plus aucun problème, il est important de rappeler que cela n’a pas toujours été le cas."
Et si aujourd’hui, l’intégration de la communauté italienne ne pose plus aucun problème, il est important de rappeler que cela n’a pas toujours été le cas.
Giorgio travaillait à la mine à l'époque. « En 56, les Belges ont découvert que les Italiens existaient en Belgique. À ce moment-là, tout le monde se disait « comment il se fait que ces Italiens soient venus ici, pour mourir ? » Cette catastrophe a totalement changé nos vies. On n’était plus des Italiens ou des macaronis. On devenait des gens, et ça, c’est très important. »
Après 75 ans d’immigration, le travail de mémoire reste donc important dans la communauté italienne. Se souvenir des victimes de Marcinelle est un devoir qui permet de réfléchir sur les valeurs actuelles telles que la sécurité au travail et l’importance de migration.