À Marcinelle, ce mardi a été synonyme de recueillement puisqu’il y a 67 ans que la catastrophe du Bois du Cazier faisait 262 victimes. À cette occasion, la CGIL s’est rendue dans notre région. Il s’agit plus grand syndicat d'Italie, c'est un peu l'équivalent de la FGTB, et c'est justement dans les locaux carolos du syndicat socialiste que cette délégation de 42 personnes s'est d'abord rendu avant de visiter bien sur le Bois du Cazier
67 ans après le tragique accident du Bois du Cazier, une délégation de la CGIL, l’équivalent italien de la FGTB est présent, comme chaque année, pour deux jours afin de commémorer l’une des plus grandes catastrophes minières. L’occasion de rappeler l’évolution des conditions de travail. « À l’issue de cette catastrophe, de nouvelles politiques ont été mises en place. Tout d’abord, nous n’avons plus eu d’immigration massive italienne, nous avons été plus précautionneux dans la manière d’envoyer ces jeunes hommes en Belgique travailler dans les mines. À partir de ce moment-là, une série de mesures a été mise en place concernant la sécurité et la santé dans nos entreprises », rappelle Carlo Briscolini, le secrétaire régional FGTB Charleroi.
Sur les 262 mineurs qui ont péri, 136 étaient italiens. Dans la foulée de la catastrophe, la CGIL a directement pris la défense des victimes en se constituant partie civile dans le procès qui a suivi.
« Aujourd'hui, c'est un devoir fondamental de voir comment les mineurs ont vécu les conditions dans lesquelles ils sont morts en l'absence des protections les plus élémentaires, mais aussi le manque d’information. En regardant ce qui s'est produit ici et les conditions dans lesquelles les gens vivaient, l’émotion est encore plus forte. Le travail n’était pas dignement payé, et cela ne pouvait pas fonctionner vu qu’il n’y avait pas de conditions de sécurité », explique Maria-Grazia Gabrielli, secrétaire nationale de la CGIL.
Six décennies plus tard, il existe encore aujourd’hui des thèmes qui font écho aux problèmes connus par les mineurs comme l’immigration, la sécurité au travail et la démocratie.
La démocratie justement, de plus en plus malmenée en 2023, et surtout en Italie dont les partis, comme Fratelli d’Italia ou la Ligue du Nord, au pouvoir sont considérés comme étant de l’extrême droite.
« En tant que plus grand syndicat confédéral d’Italie, nous avons des valeurs fondamentales complètement différentes des partis gouvernementaux, et dont les partis majoritaires ne donnent pas de réponses suite à nos revendications. Nous allons organiser des manifestations en septembre, octobre et novembre jusqu'à ce que le gouvernement décide de nous rencontrer pour discuter et négocier réellement. Mais actuellement, c’est très compliqué. »
Même si les conditions pour un travail digne, protégé et sécuritaire ont fondamentalement changé, force est de constater que dans certaines situations, même si les époques ont changé, les méthodes restent. Ces commémorations sont là pour rappeler d’où l’on vient et les erreurs à ne plus commettre.
O.Boh