Stéphanie Dutrifoy, substitut du procureur du roi de Charleroi déléguée aux assises par le parquet général, a requis vendredi une peine de réclusion criminelle à perpétuité contre Sébastien De Leenheer, coupable d'avoir assassiné Aurélie Montchery à Châtelet, le 1er novembre 2019. Elle n'a retenu aucune circonstance atténuante en sa faveur.
Sébastien De Leenheer est aussi reconnu coupable du port d'un couteau et d'un pistolet factice, du vol de la carte bancaire de la victime, de son utilisation pour retirer la somme de 650 euros, de coups portés à sa compagne et à sa fille mineure, de harcèlement. Il est acquitté des menaces, à défaut d'ordre ou de conditions
Vendredi matin, la magistrate du parquet a qualifié le féminicide de "massacre". La victime a été frappée par vingt-neuf coups de couteau dans le thorax, le ventre et le visage. La gravité des faits ne l'invite à retenir aucune circonstance atténuante. "Il l'a tuée et jetée dans le coffre de sa voiture, comme on se débarrasse d'un objet. Il a anéanti la victime et ses proches, qui ont écopé de la perpétuité. Ensuite, il est allé retirer 650 euros à la banque."
La personnalité des protagonistes pèse aussi dans la balance. Aurélie a été décrite comme une jeune femme exceptionnelle, souriante, solaire, mais aussi une mère présente pour ses deux enfants. Sébastien De Leenheer a une personnalité plus obscure, et est en froid avec certains proches de sa famille. "Il a une capacité à transgresser la loi", a déclaré l'expert psychiatre. Toutefois, il est courageux et serviable, mais aussi vantard, mythomane, possessif, manipulateur, sournois, violent, autocentré et surtout jaloux.
Sébastien De Leenheer a des antécédents judiciaires. Il a été condamné à dix-neuf reprises, dont la première fois à quatre ans avec sursis pour rébellion armée, vols avec violence, en 1999. Un an plus tard, il écope de 12 mois de prison et est incarcéré durant un an. "Il n'y a eu aucune remise en question". En 2006, il écope d'un an de prison pour une tentative de vol avec violence.
"Dans ce dossier, il est ressorti du cabinet du juge d'instruction avec un mandat d'arrêt au-dessus de la tête. Il a mis cinquante minutes pour transgresser les conditions imposées par le juge. Détenu préventivement, il sort de prison le 22 octobre 2019. Il massacre Aurélie le 1er novembre", déclare Stéphanie Dutrifoy.
Celle-ci ne remarque aucune remise en question chez l'accusé, qui a eu un problème de discipline en prison avec une femme, agent pénitentiaire. "Depuis lundi, il reste prostré dans une attitude de victime, sans émettre le moindre commentaire pour les proches d'Aurélie Montchery. Ce qu'il regrette, c'est son sort à lui".
Parole à la défense.
Source: Belga