Si les hospitalisations restent plus ou moins stables et sous contrôle jusqu’à présent, la vague Omicron n'épargne pas le personnel des hôpitaux. L’absentéisme pèse sur leur bon fonctionnement, ils tentent donc de s’organiser. On fait le point dans les hôpitaux du GHdC et de l’ISPPC.
Omicron fragilise les hôpitaux et leur personnel. Le taux d’absentéisme augmente, et aucun service n’est épargné : soins intensifs, administration, cuisine, maternité, … Face à cette situation, les hôpitaux n’ont d’autres choix que de revoir leur organisation.
« Nous avons un taux d’absentéisme inédit, on a près de 10% du personnel soignant et infirmier absent. Et donc, ce sont des concertations quotidiennes au sein des services. Dans certains cas, des secteurs vont aider d’autres secteurs. Par exemple, le personnel du département financier peut aller aider le personnel de l’accueil », explique Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC.
« On doit tous les jours revoir les équipes afin d’offrir la même qualité de soins aux patients. Ça engendre donc de rappeler des personnes en congé, il faut vraiment compter sur la solidarité du personnel pour pouvoir avoir des équipes complètes », indique Frédéric Dubois, directeur de la communication de l’ISPPC
Chacun y met du sien pour le bon fonctionnement des hôpitaux.
Solidarité et changements
La capacité à s’adapter et la solidarité sont donc primordiales en ce moment.
« D’habitude, nous nous occupons de l’unité de chirurgie vasculaire, et depuis hier nous sommes devenus une unité Covid. Niveau organisation, c’est très difficile pour le personnel : démotivation, changements d’horaires de dernières minutes, adaptation permanente, ... Et c’est dû à l’absentéisme, chose que nous n’avions pas connue lors des vagues précédentes », explique Steve Duliere, infirmier en chef - unité Covid (ISPPC).
« On a dû temporairement fermer une unité de maternité. On l’a fait pour regrouper les forces des sages-femmes. Il y a une semaine, du jour au lendemain, 12 sages-femmes étaient absentes un lundi. Et on a réussi à régler le problème », assure Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC.
La deuxième unité de maternité est maintenant réouverte.
Des patients également touchés par Omicron
Et à cette situation s’ajoutent les nombreux cas Omicron parmi les patients. Des patients qui ne sont pas forcément à l’hôpital pour le virus, mais pour bien d’autres choses. Et ça demande aussi une certaine organisation.
« Dans les unités de soins, avoir des patients qui sont contaminés qu’on découvre par hasard lors des frottis, ou dont ce n’est pas la pathologie principale, c’est devenu beaucoup plus fréquent et ça complique les soins. On doit isoler donc on perd un peu de capacité hospitalière », ajoute Manfredi Ventura.
« Nous avons rouvert une unité Covid. On se voit régulièrement, avec le management, pour organiser les soins afin que ça soit optimal pour le patient, sans être trop compliqué pour le personnel », conclut Frédéric Dubois, directeur de la communication de l’ISPPC.
La situation reste malgré tout sous contrôle pour le moment, mais le personnel espère que cette vague Omicron ne prendra pas plus d’ampleur. Dans ce cas-là, certains hôpitaux sont prêts à rappeler quelques pensionnés, au besoin. La solidarité est donc vraiment le maître-mot en ce moment.
Apolline Putman