La problématique du sans-abrisme et l'absence de chez soi revêtent de multiples facettes encore méconnues dans notre Pays. Pour remédier à cela, la Fondation Roi Baudouin, acteur de changement et d'innovation au service de l'intérêt général et de la cohésion sociale a réalisé un dénombrement des sans-abris et sans chez soi dans 4 grandes Villes du Pays.
Le dénombrement montre le résultat de personnes touchées par le sans-abrisme. Ce projet a notamment eu lieu à Charleroi, Namur, le sud de la Flandre occidentale et la région de Vilvorde.
"Ce sont les coordinateurs locaux qui nous aident à intervenir et établir cette analyse. Ils étaient une bonne cinquantaine à Charleroi et Namur", explique Martin Wagener, professeur de politiques sociales à l'UCLouvain.
Au total, 3,847 personnes sans-abris ou sans chez soi ont été dénombrées dans les Villes dont 1.159 d'entre eux se trouvent à Charleroi. Plus d'un quart des personnes dénombrées sont des enfants dont 200 à Charleroi. Cependant, la plupart de ses enfants ne sont pas dans la rue mais se trouvent dans des hébergements d'urgence ou foyer d'hébergement.
Ce dénombrement s'est déroulé dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier. A ce moment-là, 6.5% se trouvaient dans l'espace public, contre 6.7% en hébergement d'urgence. On peut également observer que 70% des sans-abris sont des hommes pour 30% de femmes. Néanmoins, il existe le sans-abrisme dit caché, il s'agit des personnes contraintes de loger chez des amis, un phénomène qui touche plus particulièrement les femmes et les enfants.
"On voit fortement que les femmes doivent fuir des situations difficiles, c'est pourquoi elles se retrouvent parfois plus souvent en dehors d'un logement fixe", explique Martin Wagener.
Quel type de profil ?
Les personnes sans-abri n'ont pas de profil type. Il y a tout de même une proportion relativement importante: entre 20 et 40% des personnes sont issues de l'immigration. Et environ une personne sur 4 qui n' a pas de domicile fixe a un passé en institution que ce soit psychiatrique ou un séjour en prison par exemple.
"En ce qui concerne l'âge, on peut voir que toutes les tranches d'âge sont touchées. Mais on voit des catégories qui sont plus représentées que d'autres. Néanmoins, on peut constater que 18% des sans-abri sont des jeunes adultes, on observe également qu'on a un grand pourcentage (12,7%) pour les personnes entre 50 et 59 ans", explique Nicolas Moor, assistant de recherches à l'UCLouvain.
Au niveau de la durée du sans-abrisme ou de l'absence de chez soi, on constate qu'une personne sur deux est en instabilité de logement depuis plus d'un an. Et une personne sur trois est en instabilité depuis presque 2 ans. Le dénombrement a également permis à la Fondation Roi Baudouin de données des résultats plus diversifiés sur l'état de santé des personnes sans-abris.
Uniquement les grandes villes sont touchées?
Le sans-abrisme ne touche pas uniquement les grandes Villes, les petites et moyennes villes sont également concernées.
Il faut tout de même préciser que les résultats de ce dénombrement est sensiblement plus élevé que la réalité étant donné qu'une partie des sans-abris ne séjournent pas dans les rues et se cachent la plupart du temps.
