Ce vendredi 3 avril, les Églises de Charleroi sonneront les cloches pour annoncer le décès du Doyen Luc Lysy et curé de la Basilique St Christophe comme il est de coutume dans l’Église catholique. Il est décédé des suites d’une longue maladie ce dimanche 29 mars vers 14h30. L’inhumation aura lieu ce vendredi.
Luc était né en 1955 à Warneton (Comines), l’autre bout du Hainaut. Ordonné prêtre en 1979, il a vécu tout son ministère au pays de Charleroi : Fontaine-l’Évêque, Courcelles, Jumet et, depuis une quinzaine d’années, à Charleroi même comme doyen pour toute la région. Il avait de tout son cœur et de tout son être adopté la ville et le pays de Charleroi.
Témoin entre autres, cette longue démarche de rencontre et d’échange en profondeur avec les acteurs et actrices de différents mondes (enseignement, santé, politique, culture, économie …) et de multiples associations.
Luc savait saisir avec finesse et pertinence les grands enjeux à la fois de la vie sociale et de la vie ecclésiale sans jamais les séparer. Et cette attention l’ouvrait à une véritable vision prophétique de la réalité. J’ai rencontré peu de personnes qui proposaient une telle vision à la fois profonde, large et longue.
Homme de grande Humanité, il se sentait concerné et ne cessait de chercher à comprendre comme artiste mélomane qu’il était, comme grand lecteur dans tous les domaines, comme homme de relations et d’échanges, ce qui fait vivre les humains.
Son humilité, une vertu qui ne fait qu’un avec une véritable humanité. Il menait une vie simple dont il maîtrisait mal les aspects pratiques. Il n’a jamais cherché les honneurs et les titres, il les fuyait plutôt. Ses convictions qui s’enracinaient dans l’Évangile du Christ, Luc savait les exprimer posément dans ses remarquables homélies par exemple, mais aussi avec audace et sans peur lorsque cela s’imposait.
Lors que le Pape François a lancé son appel à ‘Sortir aux frontières’ Luc s’est senti concerné directement. Il avait la conviction que les communautés chrétiennes ne vivront que si, dès maintenant elles ‘sortent’ et si elles fondent leurs renouvellements sur cette ‘sortie’ – et non l’inverse : d’abord fonder entre nous et puis ‘sortir’. Il est vraiment bon que nous nous rendions présents, aujourd’hui, aux chemins d’humanité où tant de nos contemporains cherchent, se dépensent, inventent, attendent un compagnonnage, errent aussi ou se perdent… mais tous à la recherche d’un vrai bonheur serein et paisible qui montre la dignité humaine et spirituelle de l’Homme.
Luc Lysy, vicaire de paroisse, en découvre rapidement l’importance du renouveau paroissial. Il rencontrera le mouvement se sentira très rapidement en connivence avec les intuitions fondamentales du Mouvement pour un Monde Meilleur et s’investira tout particulièrement dans la dynamique suscitée auprès de la jeunesse. Rapidement invité à intégrer le groupe porteur wallon, il va être appelé à accompagner, dans leur expérience de renouveau, d’autres paroisses en Belgique francophone.
Ce groupe international d’animation présent sur les cinq continents et dans une cinquantaine de pays est né de l’intuition de Riccardo Lombardi, jésuite italien, dans l’effervescence de l’après-guerre. Il n’a pas d’abord la prétention d‘augmenter le nombre de ses membres mais de ‘créer mouvement’, de susciter des dynamiques de renouveau en profondeur tant de l’Église que de la société.
Luc en sera de plus en plus une cheville ouvrière incontournable en Belgique et au niveau international. À Rome, avec d’autres, il rédigera de nombreuses brochures de spiritualité traduites en plusieurs langues. Dans plusieurs pays, il animera nombre de sessions, conférences, retraites, rencontres d’expériences et ce, jusqu’à septembre dernier.
Son talent comme homme de réconciliation et son engagement à transmettre la Parole de Dieu qui éclaire la foi en Jésus de Nazareth a fait de lui un Doyen, l’humble pasteur au service fraternel de l’Église de Charleroi.