C’est un dossier délicat et emblématique qui passait au Tribunal de l’Entreprise de Charleroi ce midi. L’entreprise de construction Vandezande était en procédure de réorganisation judiciaire depuis octobre dernier. Un administrateur provisoire a été désigné. La société est exsangue. Et donc, aujourd’hui, il était question de savoir s’il fallait désigner l’entreprise en faillite ou si on trouvait une autre solution. Etonnamment, ce qu’espèrent les syndicats, c’est la faillite.
L’éventuel repreneur ne conviendrait pas
Les syndicats tenaient à être présents au Tribunal de l’Entreprise ce midi. Il faut dire que l’entreprise de construction Vandezande est en situation particulièrement difficile. En octobre dernier, elle a été mise en procédure de réorganisation judiciaire. Pour trouver un éventuel repreneur.
« L’entreprise a d’abord tenté de faire une Procédure de Réorganisation Judiciaire pour trouver un repreneur, explique Marc Moreau, Secrétaire Régional CSC-BIE. Ca a d’abord échoué. Finalement, il y a eu un repreneur roumain qui sortait d’on ne sait où. Nous, les organisations syndicales, avons fait désigner un administrateur provisoire, pour soit assurer la continuité, soit mettre l’entreprise en faillite. »
Pour les syndicats, la meilleure solution serait la faillite
Entretemps, un autre repreneur s’est manifesté. Mais n’a, jusqu’à présent, présenté ni plan financier ni plan social, ce qui inquiète les syndicats. Le Tribunal devra choisir entre la continuation de l’entreprise avec une nouvelle procédure de redressement judiciaire (mais il faudra assumer les charges de l’entreprise), ou une liquidation de la société. Mais dans ce cas de figure, il faudrait enclencher la loi Renault qui pourrait durer des mois, pour aboutir à la conclusion qu’il n’y a plus l’argent pour payer les préavis.
« Même si on est des syndicalismes et qu’on estime qu’on veut d’abord des plans de reprise, ajoute Carlo Briscolini, le Président de la FGTB Charleroi Sud Hainaut, ce qui est clair, c’est que le dossier du repreneur était plutôt vide. A part des grands titres, il n’y avait pas grand chose. Il n’y a plus de médecine du travail, et peu de mesures anti-Covid. Au niveau managérial, on ne sait pas si ce sont les anciens actionnaires, ou le nouveau repreneur qui est aux commandes. Et il y a une grosse pression au travail. A la limite du harcèlement. »
Sur les 29 travailleurs encore présents dans l’entreprise, beaucoup n’ont plus travaillé depuis un an. Les travailleurs et les syndicats demandent une décision la plus rapide possible. Et ils estiment, étonnamment, que la faillite serait la meilleure solution, puisque les travailleurs n’ont plus rien à attendre, et qu’ils risquent d’y perdre si la décision tarde trop.
Le Tribunal de l’Entreprise tranchera. Son jugement est attendu le 17 mai.