Pendant deux jours, les enseignants sont en grève pour faire entendre toute leur colère contre les mesures prises par le nouveau Gouvernement. Une manifestation avait lieu cet après-midi à Bruxelles. Et un millier de carolos s'y sont rendus.
Le refus des nouvelles mesures
Les profs ne décolèrent pas. Les nouvelles mesures annoncées par le Gouvernement en matière d’enseignement ne passent pas. Tout d’abord, c’est un refus total pour la fin des nominations des profs.
« Ce statut, c’est une protection tant pour les enseignants que pour les élèves et la liberté pédagogique, explique Stéphane Rassart, permanent régional CSC à Charleroi. Et puis, la diminution des moyens et l’encadrement dans l’enseignement qualifiant. Et la voloté d’empêcher des élèves d’aller dans des filières qualifiantes dans des métiers qui sont pourtant en pénurie de main d’oeuvre, ce n’est pas acceptable. »
Des actions devant des écoles
À Charleroi, dès le matin, la CSC organisait des actions devant deux grosses écoles. À l’heure d’entrée, des piquets provisoires ont été installés pour distribuer des tracts aux parents, mais aussi aux élèves pour les sensibiliser, puisqu’ils sont aussi concernés, rappelle le syndicat vert.
« La fin des nominations, ça les impactera aussi puisqu’ils vont devoir plus souvent changer de professeurs et seront perturbés dans leur apprentissage, précise Cloé Clarat, permanente Jeunes CSC. Et la fin de la 7e année dans le qualifiant, c’est aussi un problème pour leur formation. »
« On craint pour notre avenir »
Devant la gare de Charleroi Central, les manifestants se sont réunis avant de prendre leurs trains. Et la mobilisation est énorme: plus d’un millier de manifestants et 48 heures de grève. Du jamais vu à Charleroi depuis 25 ans, selon certains profs.
« On va passer d’une école publique à une école soit d’élite, soit à une école du peuple. C’est un retour en arrière de 200 ans. Tous les élèves n’auront pas le même enseignement, nous confiait une prof en fin de carrière. Moi, je suis inquiète pour ma petite-fille. Je crains de devoir lui apprendre des choses à la maison en tant que grand-mère parce qu’eles ne seront pas vues à l’école correctement ou pas avec assez de patience. »
« Le fait de ne jamais être nommés, ajoutait encore une autre jeune prof, ça ne sécurise pas du tout. Je ne crois pas au CDI, et avec aussi la diminution des pensions, tout ce qui est attrayant dans le statut d’enseignant va disparaître. Moi, je continuerai parce que c’est ma passion, mais ce n’est pas rassurant. Je sens que je vais encore sauter d’école en école, plus encore que maintenant. »
Encore demain
Demain, dans la région de Charleroi, des piquets de grève seront installés devant certaines écoles. Et le mot d’ordre des syndicats, c’est qu’un maximum d’établissements scolaires restent fermées « pour montrer au Gouvernement que l’enseignement est un investissement et pas une dépense. »