Après le mouvement de grève et la manifestation nationale lundi contre la réforme annoncée des pensions, c'est au tour des enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles de reprendre ce mercredi le flambeau de la contestation sociale.
Après une première journée de grève fin novembre, le front commun syndical des enseignants a en effet prévu d'organiser demain la première action d'une série qui culminera avec 48 heures de grève et une grande manifestation le 27 janvier prochain.
Organisée ce 15 janvier, cette première action coïncide avec le traditionnel "jour de comptage" des élèves dans les écoles de la FWB. C'est ce chiffre qui détermine le nombre d'enseignants financés dans chaque établissement scolaire.
Ce "mercredi noir", comme l'ont baptisé les syndicats, sera marqué par des arrêts de travail dans de nombreuses écoles de Wallonie et de Bruxelles. Des actions locales sont aussi programmées par les différentes régionales syndicales. Ainsi, à Liège, un rassemblement est prévu devant le siège de Engagés, parti de la coalition Azur au pouvoir.
En province de Luxembourg, les enseignants sont là invités à se vêtir de noir en signe de deuil. Des actions sont aussi prévues à Charleroi et dans le Brabant wallon. "Ca va bouger dans toute la Fédération sous différentes formes, soit au moyen d'assemblées générales, soit via des rassemblements", commente Roland Lahaye, le secrétaire-général de la CSC-Enseignement.
Les syndicats entendent pour mémoire dénoncer les mesures d'économies adoptées le mois dernier par la majorité MR-Engagés. Celles-ci prévoient notamment une réduction de 3% du nombre d'heures dans l'enseignement qualifiant (technique et professionnel), la fin des 7e professionnelles ou encore le renvoi des élèves majeurs en décrochage vers l'enseignement pour adultes.
Pour les syndicats, ces mesures vont entraîner la perte d'au moins 500 équivalents temps plein, ce que conteste toutefois la ministre Valérie Glatigny (MR).
Mardi matin, la ministre a d'ailleurs à nouveau rencontré les syndicats pour évoquer les mesures visant le qualifiant mais sans apaiser nullement le climat tendu.
"C'est un dialogue de sourds!", peste Roland Lahaye. "La ministre nous dit qu'il n'y aura pas de pertes d'emplois mais elle ne dit pas toute la vérité. Il est clair qu'il n'y aura pas moyen de retrouver de l'emploi pour tout le monde. Le monde de l'enseignement qualifiant est tellement spécifique. On ne peut pas dire à un prof de menuiserie d'aller demain donner cours en mécanique!".
Outre ce "mercredi noir" programmé demain, les syndicats organiseront à nouveau des arrêts de travail et des assemblées générales dans les écoles la semaine prochaine pour informer leurs affiliés de la fin annoncée de la nomination des enseignants cette fois-ci.
Cette mobilisation du monde enseignant doit culminer le 27 janvier prochain par une grande manifestation dans les rues de la capitale. Les profs, tous niveaux et réseaux confondus, sont invités à se croiser les bras le 27 ainsi que le 28 janvier pour 48 heures de grève.
A la lumière de la mobilisation, les syndicats décideront dans la foulée de la suite de leurs actions. La grogne pourrait toutefois se prolonger. Le front commun a en effet déjà décidé de déposer dès à présent un préavis de grève "illimité".