Les services de transport en commun sont perturbés ce lundi, dans le cadre d'une action en front commun syndical et d'une manifestation pour défendre des "pensions décentes".
Plusieurs milliers voire dizaines de milliers de manifestants sont attendus en matinée dans la capitale.
La FGTB, la CSC et la CGSLB redoutent "une attaque frontale contre les pensions" de la part des négociateurs de la coalition "Arizona" au fédéral. "Tout le monde a droit à une pension décente. Mais si le formateur De Wever veut réaliser trois milliards d'économies sur les pensions, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui paieront la facture", avertissent les syndicats dans un tract expliquant les raisons de leur action.
Les organisations syndicales exigent des pensions "plus élevées", "de bonnes conditions de travail tout au long de la carrière", "des carrières plus courtes en cas de travail pénible", "des cotisations sociales patronales à la hauteur des besoins" et "la fin des cadeaux inconditionnels aux entreprises". Enfin, le front commun demande "un espace pour une véritable concertation sociale".
Pour soutenir ces revendications, une manifestation est prévue lundi dès 10h00 au départ de la place de l'Albertine, à Bruxelles. Des discours et témoignages seront livrés à l'arrivée du cortège, place Poelaert.
L'action en front commun aura des conséquences pour les usagers des transports en commun, à tel point que les syndicats s'inquiétaient de savoir si tous les manifestants pourraient être acheminés jusqu'à Bruxelles. La fédération des étudiants francophones (FEF) a d'ailleurs réclamé un report des examens prévus lundi dans l'enseignement supérieur vu le mouvement de grève annoncé.
Selon la SNCB, seul un train sur trois reliant les grandes villes (IC) roulera lundi et quasiment tous les trains prévus en heures de pointe (P) seront à l'arrêt. Pour les trains L et S, la proportion est estimée à 20%. Les organisations syndicales de cheminots ont en effet déposé un préavis de grève qui court du 12 janvier 22h00 au 13 janvier même heure afin de permettre à leurs membres de participer à l'action syndicale consacrée aux pensions.
A Bruxelles, la Stib s'attend à de fortes perturbations sur son réseau lundi. En Wallonie, le Tec annonce aussi des perturbations et recommande à ses voyageurs d'envisager une solution de rechange pour leurs déplacements. Le Tec sera en mesure d'informer les usagers des parcours supprimés dans la matinée de lundi, sous réserve des informations qui lui parviendront.
Les principaux aéroports du pays ne seront pas épargnés. Au Brussels Airport, l'activité des entreprises manutentionnaires de bagages et du personnel de sécurité devrait être fortement perturbée. Au moins quatre vols sur dix devraient être annulés. La compagnie Brussels Airlines a, pour sa part, annulé la moitié de ses vols européens lundi. L'aéroport de Charleroi s'attend pour sa part à ce que ses opérations soient "fortement perturbées", avec des retards à prévoir tant au niveau des départs que des arrivées mais pas d'annulation.
Le personnel pénitentiaire participera à la manifestation du front commun syndical. Un arrêt de travail sera, en conséquence, observé dans tous les établissements pénitentiaires du dimanche 12 janvier à 22h00 jusqu'au mardi 14 janvier à 06h00.
Un préavis de grève concerne aussi bpost, où la distribution des colis et du courrier pourrait le cas échéant pâtir de l'action syndicale.
Toujours dans la capitale, les services de Bruxelles-Propreté seront touchés par l'action du front commun.
Symbolique d'une participation qui s'annonce importante, une délégation du Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) représentera la Défense à la manifestation pour les pensions. L'initiative est relativement exceptionnelle, les militaires ne disposant pas du droit de grève. La délégation présente sera donc composée de membres de la Défense qui auront pris congé pour l'occasion.
Au nord du pays, le mouvement syndical se fera par ailleurs sentir dans les écoles. Les syndicats d'enseignants chrétiens et socialistes ont en effet annoncé qu'ils seraient en grève lundi. Environ 35% des écoles primaires de Flandre devraient ainsi rester fermées. Les syndicats affirment en outre que plus de 20.000 enseignants du nord du pays participeront à la manifestation du front commun syndical.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, les syndicats ont préféré adopter un plan d'actions tout au long du mois de janvier contre le décret-programme du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.