Selon l'Apedaf, l’Association des parents d’enfants déficients auditifs francophones, le sous-titrage n’est pas encore assez présent dans le paysage audiovisuel francophone en Belgique. Ce lundi, une campagne débute afin d’inciter les acteurs professionnels, mais aussi les créateurs de contenus privés, à ne pas négliger le sous-titrage de retranscription.
Décalages, erreurs de retranscription, voire absence de sous-titrage… ce n’est pas toujours simple pour les sourds et malentendants d’avoir accès à ce qui est diffusé en télévision.
Pour sensibiliser à leur quotidien, l’APEDAF lance aujourd’hui une campagne afin d’augmenter les contenus sous-titrés.
Aujourd’hui encore, la majorité des contenus audiovisuels ne sont pas sous-titrés ou pas sous-titrés correctement. Matteo Signorino - chargé d’éducation permanente à l’APEDAF explique: "En Belgique, on parle de 8,9% de la population pour qui le sous-titrage est indispensable, en termes d’accès à l’information au sens large. Le sous-titrage est le seul moyen pour ces personnes d’avoir accès au contenu."
Les objectifs de cette campagne:
- Augmenter le nombre de contenus audiovisuels sous-titrés afin de rendre un maximum de supports accessibles pour les personnes sourdes et malentendantes.
- Encourager la mise en place du sous-titrage dans le processus de création.
- La mise en évidence du sous-titre en tant que retranscription et pas seulement en tant que traduction.
- Sensibiliser le grand public ainsi que les politiques afin d’employer largement des sous-titres de qualité.
- Pour les professionnels, chercher à renforcer la qualité du sous-titrage et valoriser son aspect de retranscription.
L’importance du sous-titrage en tant que moyens d’accès à l’information, à la culture ou aux divertissements
Toutes les personnes sourdes et malentendantes, tous degrés de surdité confondus, ont besoin du sous-titrage des médias pour accéder à l’information auditive. Afin de rendre les sous-titrages compréhensibles par tous, plusieurs normes ont été établies. Notamment un code couleur, qui apporte les informations nécessaires à la compréhension du téléspectateur. C’est notamment le cas à Télésambre avec une série de contenus qui sont adaptés.
« C’est très important pour nous de nous mettre au service des personnes malentendantes ou sourdes. On a voulu le faire en interne ( ce sont les employés qui travaillent sur le sous-titrage), mais c’est aussi une obligation décrétale puisque pour l’année 2022, on devra avoir 26,5 % des programmes rendus accessibles, soit par la langue des signes, soit via le sous-titrage » précise la directrice de Télésambre, Valérie Dumont.
Un contenu unique
La majorité des émissions de Télésambre est concernée par le sous-titrage: C-A-découvrir, Bio-Villages, Gender Baby, Pense-Bête, Arthème, Ecopolis … toutes les émissions phares de notre chaîne sont donc sous-titrées, en respectant la charte du CSA et ses codes couleurs.
Une nouvelle étape sera franchie d’ailleurs prochainement franchie sur votre télévision locale , avec un nouveau contenu, unique en Belgique.
« Nous avons également l’intention de créer un JT à destination des sourds et malentendants. C’est une JT qui sera présenté par une journaliste, sourde, qui fera elle-même le contenu éditorial de son journal télévisé. Ce sera un récapitulatif de la semaine et ce programme sera également sous-titré, pour les personnes malentendantes, qui ne comprennent pas encore la langue des signes ». conclut la directrice.
L’accessibilité devrait donc être considérée comme une obligation et pas seulement comme un service occasionnel à la personne handicapée.
Plus d'informations sur la campagne de l'APEDAF