« La légende d’Emilio », c’est un film tourné et réalisé par des élèves en situation de handicap de l’IMP René Thône de la Province de Hainaut de Marcinelle. Un projet créatif et formateur.
Une légende basée sur la catastrophe du Cazier
Emilio, c’est un mineur du Cazier. Le jour de la catastrophe, il était au fonds, avec cinq de ses copains. Ils n’ont pas pu le sauver pour se sauver la vie eux-mêmes. Son fantôme hante encore Marcinelle et dépose un morceau de charbon chez ceux qui agissent mal. Cinq jeunes élèves de l’IMP René Thône de Marcinelle mènent l’enquête. C’est le scénario de ce court-métrage de vingt minutes que les élèves ont réalisé pendant toute cette année scolaire avec deux de leurs professeurs et qui vient d’être présenté en grande pompe, façon festival de cinéma, avec tapis rouge, et étoiles au sol au nom des acteurs, devant une centaine de spectateurs.
Un travail complet
Les idées de base du court-métrage viennent des élèves. Le scénario a été finalisé par les profs, avec l’accord des jeunes. Ils en ont été les actes et ont participé au tournage et au montage. Un projet créatif et pédagogique qui leur a plu.
« Le plus difficile, c’était le travail de mémoire », nous dit Louca, l’un des acteurs.
« Il a fallu refaire des scènes plusieurs fois. Ce n’était pas évident », renchérit Nicolas, un autre acteur.
« Mais on s’est bien amusé, ajoute Benjamin, acteur lui aussi. Nicolas et Louca m’ont bien fait rire, par exemple. »
Ce film a été réalisé grâce au soutien du Conseil Supérieur de l'Education aux Médias. L’IMP a remporté un appel à projets. Ce qui a permis à ces 13 jeunes de 15 à 21 ans présentant une déficience mentale de scénariser, tourner, sonoriser, et jouer ce film entièrement issu de leur imagination et accompagné par l’asbl liégeoise « Caméra-etc ». Le tournage qui s’est déroulé du 28 mars au 25 juin a notamment eu lieu dans des lieux emblématiques de Marcinelle (Cité Parc, Bois du Cazier,…).
« On est fiers »
Cet exercice créatif a permis aux élèves d’avoir un œil plus critique face aux productions audiovisuelles, entre autres sur les réseaux sociaux, mais aussi de booster leur créativité et leur mémoire. Mais surtout, ça les a rendus plus sûrs d’eux et fiers.
« Le plus dur, ça a été de renforcer la cohésion du groupe, la patience et le respect de l’autre. Et ça a été une réussite », se réjouit Laurence Lapière, l’une des professeurs responsables de cet atelier cinéma.
« Ca développe leur solidarité, ajoute Alexandros Thomas, l’autre professeur responsable de l’atelier. Ils ont souvent une mauvaise image d’eux-mêmes. Mais réaliser ce film leur a permis de l’améliorer. »
« On est fiers aujourd’hui de présenter le film devant tous ces gens, se réjouit Louca, l’un des acteurs. On est très contents de notre film. »
Et acteurs comme réalisateurs espèrent pouvoir réaliser une suite. Rendez-vous au prochain épisode.