Le gouvernement fédéral a trouvé, ce mercredi, une solution dans le dossier de la logopédie pour les enfants présentant une déficience mentale, a annoncé le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, à l'issue d'un comité ministériel restreint.
Jusqu'à présent, les enfants présentant un quotient intellectuel inférieur à 86 sont exclus d'office du remboursement de séances de logopédie en mono-disciplinaire. La réglementation prévoit que leur prise en charge doit être multidisciplinaire. L'accord conclu entre les partenaires de la Vivaldi fera en sorte que jusqu'au 30 juin 2025, tous les enfants - quel que soit leur QI - auront accès à de la prise en charge par l'Inami de séances de logopédie en mono-disciplinaire sur simple prescription d'un médecin généraliste.
L'accord prévoit ensuite qu'à partir du 1er juillet 2025, les besoins des enfants disposant d'un QI inférieur à 70 feront l'objet d'une analyse multidisciplinaire dans un Centre de revalidation ambulatoire (CRA). Sur base des résultats de cette analyse, l'enfant sera dirigé vers un accompagnement multi-disciplinaire et/ou des séances de logopédie en mono-disciplinaire remboursées.
D'ici au 1er juillet 2025, le ministre de la Santé a été chargé de faire réaliser une étude visant à déterminer les critères d'accès à la prise en charge dans le cadre d'un traitement logopédique mono-disciplinaire.
Le dossier avait donné lieu à des échanges assez vifs à la Chambre il y a quelques semaines et le ministre s'était engagé à présenter une solution à ses collègues.
La réglementation remonte aux années 1990. Elle visait à favoriser une approche multidisciplinaire, des problèmes d'élocution ou de dysphasie n'étant souvent qu'une partie d'un problème plus vaste.
Depuis la sixième réforme de l'État, l'offre de logopédie dans les CRA tout comme dans l'enseignement spécialisé, relève de la responsabilité des entités fédérées. Cependant, l'offre de soins multidisciplinaires via les centres de réadaptation est insuffisante, a expliqué M. Vandenbroucke. Des parents se plaignent de la mauvaise répartition des centres et des délais d'attente trop longs.
Le vice-Premier ministre Ecolo, Georges Gilkinet, a salué l'accord conclu. "Cette mesure d'un autre temps pénalisait d'abord et avant tout les enfants qui en avaient le plus besoin et pour lesquels des soins logopédiques constituent une réelle plus-value", a-t-il souligné. La satisfaction était également de mise du côté du PS.
"Aujourd'hui, le gouvernement fédéral montre qu'il entend la colère et la détresse des familles. Il place l'intérêt de l'enfant et son développement, ce qui doit tous nous guider, au cœur de sa décision. À l'avenir, le test de QI ne sera donc plus un facteur d'exclusion automatique pour le remboursement de la logopédie mono-disciplinaire", a souligné la ministre en charge des personnes handicapées, Karine Lalieux.
Le MR, par la voie de la députée Caroline Taquin, avait déposé une proposition de loi pour résoudre cette question. "L'accord intervenu aujourd'hui signifie un accès à des séances de logopédie pour tous les enfants. C'est une belle avancée", a expliqué le vice-Premier ministre David Clarinval.
Dans l'opposition, la cheffe de groupe des Engagés, Catherine Fonck, avait quant à elle déposé un amendement pour corriger cette situation, en vain. "Une première avancée, après un long combat", a-t-elle dit tout en affirmant sa vigilance sur la mise en œuvre de la mesure et le mécanisme qui sera mis en place en 2025.