Mardi en fin de matinée devant le tribunal correctionnel de Charleroi, le ministère public a requis une peine de 6 ans de prison contre A.L. Le prévenu est poursuivi pour plusieurs attentats à la pudeur commis sur plusieurs mineures de son entourage. Une peine de six mois de prison a par ailleurs été requise contre I.M. La mère de famille, compagne du prévenu au moment des faits commis sur ses deux filles, est poursuivie pour non-assistance à personne en danger.
Le 5 janvier 2021, l'institut médico-pédagogique fréquenté par les deux jeunes filles de la prévenue avait déposé plainte à la police. Les deux mineures avaient confié à l'équipe éducative avoir vécu "des événements étranges" au domicile d'A.L.
"La sœur cadette a dit que ça avait été 'moyen, moyen' les vacances d'hiver chez sa maman. En réalité, les deux victimes ont dormi au domicile du prévenu avec leur maman, ce qui n'était pas prévu. Tout le monde a dormi dans la même chambre, les filles sur des matelas gonflables au pied du lit des adultes. La plus petite parle d'événements étranges, tandis que sa sœur confirme avoir vu sa maman et son beau-père faire l'amour", a précisé Me Lagneaux, tuteur ad hoc des deux mineures.
Seule dans une autre pièce, la sœur aînée avait confirmé à son tour des actes sexuels. "Elle a dit que le prévenu l'avait touché sur tout le corps, et qu'elle retirait sa main, mais il insistait. Elle précise également que sa petite sœur a également subi des attouchements."
I.M. conteste la prévention de non-assistance à personne en danger. "Mais il est vrai que j'ai eu des relations sexuelles avec mon compagnon alors que je pensais que les petites étaient endormies. Il est vrai aussi que le prévenu a demandé à la plus petite de venir dans le lit parce qu'elle se disputait avec sa sœur et j'ai remarqué qu'elle avait sa main sur le sexe de mon compagnon. Je me suis fâchée sur elle", a confié I.M.
Le prévenu, qui conteste les actes sexuels commis sur les deux premières victimes, est également poursuivi pour des faits similaires sur sa fille et sur sa petite-fille. "La maman de la fille du prévenu a déposé plainte contre lui en 2006 quand elle a recueilli les confidences de sa fille. Cette dernière avait confirmé des attouchements commis par son père. Et le prévenu a agi de la même manière avec sa propre petite-fille, en montrant un préservatif à la gamine de 10 ans et en lui expliquant à quoi cela servait. Sans oublier la prise d'une photo de la gamine nue sur le lit dans une position lascive, voire érotique. Photo découverte dans le GSM du grand-père", a ajouté la partie civile.
Une peine de 6 ans de prison a été requise par le ministère public contre A.L. et six mois de prison contre I.M.
Me Marie-Cécile Deprez, à la défense du prévenu, a plaidé un acquittement pour l'ensemble des préventions. "Mon client explique notamment que la photo devait être envoyée à la maman de la petite pour lui montrer qu'elle ne voulait pas mettre son pyjama." Me De Dorlodot, avocate de la seconde prévenue, a également plaidé un acquittement. "Ses filles ont confirmé n'avoir rien dit à leur maman. Elle n'a rien vu et elle a seulement appris l'existence des actes sexuels lors de son audition."
Jugement attendu pour le 8 novembre prochain.
Source: Belga