On le sait, nous ne sommes pas tous égaux devant le COVID 19 et face aux mesures déployées pour contrer ce virus.Et comme toute la population est confinée chez elle, comme on ne met plus les pieds dehors que pour aller rapidement faire nos courses, les INVISIBLES de notre société le sont encore davantage !
C’est tout spécialement le cas des sans-abris. Depuis le 18 mars et le lockdown, la plupart des structures qui les accueillaient ont du parer au plus pressé.
Des espaces réquisitionnés
Sous l’égide du Relais Social à Charleroi, il a fallu repenser accueil de jour, de nuit mais aussi dorénavant mettre sur pied un espace de confinement dans la perspective où, justement, des cas de COVID 19 seraient repérés dans cette population fragilisée.
A coté de cela, le travail de rue n’a pas été mis en entre parenthèse, au contraire! Il faut plus que jamais expliquer, calmer, rassurer aussi ! Car il est désormais difficile voire même impossible de recevoir, négocier une petite piécette alors que l’argent liquide a été carrément banni.
Poser son sac !
Le jour, à côté du resto du Cœur qui délivre encore des repas en semaine, les sans-abri sont désormais dirigé vers le Hall d’Intégration par le Sport à Marchienne-au -Pont derrière la MPA, un lieu qui a donc été reconverti comme structure d’accueil. Matthieu Renard assistant social à « Comme chez nous » y travaille donc dorénavant
« C’est là que les sans- abri se retrouvent et peuvent se poser maintenant que des structures comme la nôtre ont fermé. Avant d’entrer, on prend bien sûr leur température, on leur demande de se laver les mains et puis ils ont accès à la grande salle, où ils peuvent prendre un café, manger tout cela en respectant les règles de distanciation sociale. Le week-end dernier nous avons ainsi accueilli plus de 80 personnes, et puis ils peuvent aussi se laver, prendre une douche. En cette période c’est super important de faire passer toute ces mesures d’hygiène »
Peur d’être confiné dans la rue
Pour ces sans-abri, trouver une forme de réconfort, c’est tout particulièrement important
« Ils craignaient de voir tous les lieux d’accueil se fermer. Psychologiquement cela a été très dur pour eux au départ - ils se disaient : je vais être confiné dans la rue. Ce qui est paradoxal voire aberrant » .
Il n’empêche que même si il peuvent poser leur barda là pendant la journée et à la salle de la Garenne ( elle aussi a changé d’attribution suite à la fermeture de l’abri Dourlet) une fois le soir venu, les SDF sont particulièrement exposés à être des victimes du Covid 19. Dans les structures on le sait, on les informe et si l’on détecte des cas suspects, ils sont dirigés – comme ce fut le cas pour 3 personnes ce week-end vers un espace d’hébergement et de confinement géré par le Relais Santé. Leurs conditions de vie précaires en font des cibles toute désignées pour le Covid 19. Même si le virus est susceptible de contaminer toutes les classes sociales, les puissants comme les pauvres ( ce n'est pas Boris Johnson qui nous démentira ! ) il touche tout particulièrement les plus fragiles et les plus démunis .