Ce vendredi, la cour d'assises du Hainaut a auditionné les témoins des faits survenus le 5 juillet 2019 lors de la fête des voisins à Chapelle-lez-Herlaimont. Salvatore Marasco, armé d'un pistolet semi-automatique, a tiré dans la tête de son ex-compagne, Isabelle Rectem, à deux reprises, devant de nombreux témoins. Il est accusé d'assassinat. Une balle s'est logée dans l'épaule d'un conseiller communal, Alain Jacobeus, blessé.
Des témoins se souviennent de "deux détonations" à la sortie du chapiteau. Un troisième tir a claqué, alors que des hommes maîtrisaient Salvatore Marasco. Il n'a blessé personne. "Il a déclaré qu'il s'en foutait, car la victime lui avait pris de son argent", a déclaré un témoin.
Il ressort de l'acte d'accusation que "Rino" Marasco ne lâchait pas Isabelle Rectem du regard et qu'il l'a provoquée à plusieurs reprises durant la soirée sous le chapiteau.
"Isabelle avait peur, car il la regardait avec des yeux méchants", raconte un témoin. L'oncle d'Isabelle ajoute que "son regard était rempli de haine". Cet homme regrette d'avoir quitté la fête avant les faits. "Quand j'étais là, il n'osait pas s'en prendre à elle."
Une autre dame raconte qu'Isabelle n'osait pas se lever pour aller chercher un verre. "Normalement, il ne pouvait pas s'approcher d'elle. Elle m'a dit aussi que la prochaine photo que je verrais d'elle serait dans l'avis nécrologique." Isabelle tenait toujours son téléphone portable en main.
Le batteur du groupe qui animait la soirée se souvient d'avoir vu Rino Marasco jeter un verre d'eau sur la victime, quelques minutes avant le crime. "Comme il faisait chaud, j'ai trouvé ça marrant, mais j'ai remarqué que cela n'avait pas fait rire la victime. Elle avait un regard noir. Lui est parti parler avec un homme, habillé en noir."
La chanteuse du groupe qui animait la soirée a assisté au crime depuis la scène. "J'ai vu une dispute qui éclatait presque devant moi. J'ai vu un homme qui poussait violemment une dame pour la faire sortir du chapiteau. J'ai vu cette dame tomber au sol. On nous a demandé d'arrêter et je suis allée vers elle pour lui porter secours, avec l'autre chanteuse. Son pouls étant négatif, j'ai essayé de lui faire un massage cardiaque." Le témoin, qui ne connaissait ni la victime, ni l'accusé, n'a pas vu d'arme.
Le batteur et l'autre choriste du groupe n'ont pas entendu de coups de feu. "J'ai vu la dame tomber comme une planche", témoigne la chanteuse, laquelle se souvient d'avoir vu un homme, "plus petit et en short", partir en courant, suivi par d'autres hommes.
Un employé de la Ruche chapelloise, organisatrice de la fête, est l'un de ses hommes qui a interpellé le tireur, "qui marchait vite vers la sortie", suivi par le président de la société de logement. Ils ont réussi à le désarmer, mais un troisième coup de feu a éclaté. "Je l'ai désarmé et je l'ai entendu dire qu'il allait se rendre à la police", ajoute un autre témoin.
L'oncle d'Isabelle a exposé d'autres incidents qui ont éclaté avant les faits. Il a déclaré qu'Isabelle se plaignait de Rino, très jaloux et possessif, qui lui laissait peu de liberté. Un jour de braderie à Piéton, Rino a agressé Isabelle pour lui parler d'argent. "Isabelle m'a fait part d'une mesure d'éloignement et j'ai appelé les policiers présents sur place. Il est parti et il est revenu plus tard pour chercher misère à Isabelle. Il parlait toujours d'argent."
Le témoin a vu, à deux reprises, Rino faire un geste d'égorgement envers Isabelle "qui n'aurait jamais osé le défier".
Enfin, Rino Marasco a accusé la tante d'Isabelle de l'avoir manipulée. Cette dame a déclaré qu'Isabelle ne supportait plus Rino, car il ne la laissait rien faire. Isabelle lui a confié que Rino était violent avec elle. Isabelle était contente d'avoir mis fin à la relation, alors que Rino était toujours à ses trousses.
Source: Belga