Gilles Dupuis, avocat général, a requis lundi la culpabilité de Maude Dambremont pour la tentative d'assassinat et l'assassinat de son fils.
Le représentant du parquet général a posé, à la fin des débats, la question de la circonstance aggravante de préméditation, ce qu'il n'avait pas retenu au début du procès. Il estime que l'accusée a prémédité la mort de son fils dès le mois d'avril 2019.
Il requiert donc la culpabilité pour une tentative d'assassinat, perpétrée le 29 août 2019, et pour assassinat pour les faits du 15 septembre 2019, et non pour tentative de meurtre et meurtre.
Le 29 août 2019, Yann, sept mois, avait été hospitalisé après avoir fait un malaise. Plusieurs examens médicaux ont été effectués et l'enfant était en parfaite santé.
Le 15 septembre, il est décédé. Les urgentistes n'ont pas pu le sauver. Selon les médecins légistes, il a été asphyxié lors de l'absorption du lait épaissi qui se trouvait dans son biberon, en trop grande quantité. Ses voies respiratoires ont été obstruées par ce mélange préparé par sa maman, seule avec lui dans l'appartement.
L'avocat général relève que les médecins légistes n'ont trouvé aucune anomalie lors de l'autopsie de Yann. L'enfant était en parfaite santé. La mort subite du nourrisson, soutenue par l'accusée, a été exclue par les médecins légistes lors de leurs auditions devant la cour.
Concernant l'intention d'homicide, le ministère public note que, à plusieurs reprises, Maude Dambrement a anticipé la mort de Yann dans ses écrits. "La pression exercée sur le biberon, qui n'avait aucune raison selon les légistes, manifeste l'intention de tuer", estime l'avocat général.
Les experts ont déclaré que l'accusée aurait dû se rendre compte de la détresse de son fils. L'homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution (question posée par la défense) est donc exclu par l'accusation. "Elle n'a laissé aucune chance à son fils", déclare l'avocat général, lequel estime qu'elle a, à deux reprises, adopté un comportement qui avait pour but de donner la mort à son fils.
La question de la préméditation a été posée par l'avocat général à la fin des débats devant la cour. L'avocat général relève que l'accusée a eu des pensées morbides à l'égard de son enfant, annonçant à des témoins que l'enfant était en soins palliatifs en raison de problèmes au cœur et au cerveau. Elle a d'ailleurs envoyé plusieurs textos en ce sens, prenant soin de les supprimer. En février, elle avait placé l'enfant dans une boîte à bébé à Anvers.
L'avocat général ajoute que l'accusée connaissait les effets de l'usage du lait entier sur un bébé de cet âge.
Gilles Dupuis a contesté les éléments développés, lundi dernier, par les avocats dans leur acte de défense. Les droits de la défense ont été respectés.
Enfin, si l'accusée souffre du syndrome de Münchhausen, l'accusation déclare que ce syndrome n'a aucun impact sur le plan pénal. L'accusée est responsable de ses actes.
Source: Belga