Lundi dernier, les turques n'ont pas été les seuls à être touchés par le terrible tremblement de terre qui a secoué le Sud Est du pays. Les syriens et notamment la ville d'Alep, ont été fortement secoués. A Charleroi, nous avons rencontré Mohammad Jlelati, il est restaurateur, sa famille a échappé au pire, mais aujourd'hui impossible de leur venir en aide, la frontière Syrienne reste fermée.
Les images sont choquantes et font froid dans le dos. Mohammad nous montre sur son téléphone des immeubles qui s'écroulent et la population qui s'enfuit. Des bâtiments historiques sont réduits en ruine. Ces d’effroi et de désolation sont les mêmes qu’en Turquie, mais celles que Mohammad nous montre ont été volées en Syrie.
Lundi dernier, le jeune homme qui vit et travaille à Charleroi, a reçu un coup de fil de sa famille, dont il se souviendra longtemps.
"Il y a trois jours, on a eu l’appel à 5 heure du matin de ma famille en Syrie pour nous avertir du tremblement de terre. Un coup de fil d'Alep dont je suis originaire. Aujourd'hui, ils vont bien, mais jusque là, ils dormaient dans la rue. Il n'y avait pas d'autre option, impossible de dormir chez soi."
La famille de Mohammad est donc saine et sauve. Le jeune homme, lui, a fui son pays, il y a 8 ans. En 2021, il a ouvert son propre restaurant aux saveurs syriennes. Son business est florissant, mais il ne peut s’empêcher de penser aux siens restés là-bas et comprend mal pourquoi on ne parle pas de son pays aux infos.
"On dit que la Syrie est en guerre, on oublie la Syrie. On ne parle que de la Turquie. Il y a pourtant eu des morts nous sommes à 1 500 morts et il y en aura encore."
Comme en Turquie, une partie du pays est pourtant dévastée. Il manque de tout ! nourriture, gaz, eau, électricité… tout est coupé. Et le plus dur est peut-être à venir.
"On ne sait rien faire, même si on envoie de l'aide, elle sera bloquée à la frontière ou ailleurs. C'est le problème. La communauté marocaine, les turques, même les algériens et les belges me demandent comment ça va, est-ce que tout va bien en Syrie ? Malheureusement, on ne sait rien faire, on ne sait pas les aider."
Mohammad se sent tellement impuissant, aujourd’hui il peut à peine envoyer un peu d’argent à sa famille. Les frontières sont fermées, impossible de se rendre sur place ou d’envoyer de l’aide. Difficile pour le jeune homme de comprendre que la communauté internationale s’intéresse moins à la population syrienne qu’à ses homologues turques.
L.E.