Face à l’augmentation des cas de contamination au Covid-19, les hôpitaux vont devoir passer en phase 2A à partir du 6 avril. Cela signifie que 60% des lits en soins intensifs seront réservés pour les patients Covid-19. Qu’en est-il dans les hôpitaux de notre région ?
Dans cet hôpital de Gosselies, les équipes sont déjà sous pression. La saturation est proche. D’ailleurs, la phase 2A sera enclenchée d’ici quelques jours et s’annonce compliquée.
"La phase 2A consiste à devoir réserver non pas la moitié mais 60% de nos lits de soins intensifs pour des patients Covid. Chez nous, ça veut dire que sur 10 lits que nous avons d’habitude, il y en a 6 qui doivent être disponibles pour des patients Covid. D’autre part, nous devons augmenter la capacité des soins intensifs donc avec des lits que nous n’avons généralement pas et du personnel qui doit évidemment encadrer les patients. Donc, l’augmentation de capacité qui est demandé à tous les hôpitaux c’est 15% d’augmentation de lits de soin intensif", détaille Sylvie Brichard, administratrice déléguée du CNDG.
Les établissements qui dépassent la limite des 50% d’occupation aux soins intensifs pendant plusieurs jours doivent activer cette phase. C’est le cas du Centre de Santé des Fagnes à Chimay. Cela fait deux jours que l’établissement est passé à l’étape supérieure indique le Docteur Kristien Van Acker, directrice médicale.
"Nous, on est déjà à plus de la capacité de la phase 1B, donc pour nous, normalement, ça implique 3 lits Covid et 3 lits non Covid comme nous sommes une petite structure. Mais, on a déjà trois patients Covid , donc, le dernier lit qu’on a créé pour un cas Coivd, c’est déjà plus que ce que la Province nous demande."
En Belgique, la phase 2A représente 1.200 places sur les 2.000 disponibles aux soins intensifs. Dans les autres unités, le nombre de lits libérés pour les patients Covid-19 doit être quadruplé.
Ce passage en phase 2A demande une réorganisation au sein du personnel comme au GHdC à Charleroi.
"Dès le mardi, on aura environ 150 lits disponibles pour les patients Covid. Nous allons déplacer des patients qui ne sont pas Covid vers d’autres unités en les compactant ou en prenant moins de patients effectivement. En faisant de la sorte, on ferme certaines activités où l’on récupère du personnel pour pouvoir l’attribuer aux unités Covid qui consomment plus de ressources. On ferme aussi notre capacité en bloc opératoire, on va passer à 50% d’activités au bloc opératoire", précise le docteur Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC.
L’ISPPC compte 112 patients hospitalisés dont 24 aux soins intensifs. Tandis qu’à Lobbes, le service de réanimation est à la limite de la saturation et le service Covid est presque complet avec un total de 18 patients.
Cette 3ème vague se marque surtout par le fait que les patients sont bien plus jeunes que durant les deux autres vagues.