Les cercueils en osier et en carton sont désormais autorisés en Wallonie! Ils peuvent être utilisés uniquement pour les inhumations en pleine terre et les crémations. Vu comme plus économiques, écologiques et respectueux du travail des fossoyeurs, ils sont loin de faire l’unanimité. Denis Fontaine, entrepreneur de pompes funèbres à Gilly, n’est pas convaincu…
« Ils ont une charge de 90 kilos maximum, ils ne sont pas très grands. Il y a quatre poignées et il y a un risque d’accidents lors de la cérémonie notamment dans les escaliers (…) S’il pleut durant l’enterrement, le cercueil va gondoler. Ce n’est pas faisable! » déclare l’entrepreneur.
Du point de vue économique, le prix d’un cercueil MDF est de 60 euros alors que le premier prix en carton est à 100 euros. Il y a donc une différence de 40 euros. Point positif : ils sont personnalisables selon les souhaits du défunt et de la famille.
Une législation qui pose question
Dans les crématoriums, on craint d’éventuels problèmes techniques au moment de pousser le cercueil dans le four à cause de la puissance du bras articulé. Mais ici, on se veut rassurant. « Il y aura peut-être des adaptations techniques. Le plus important est de respecter le souhait de la famille et des défunts. L’utilisation des cercueils ne posent pas de problème en terme de crémation. Cela a commencé à Bruxelles depuis janvier 2019 à être en application. Jusqu’à présent, on n’a pas de retour négatif » explique Geoffroy Pitot, administrateur délégué du crématorium de Charleroi.
Autre argument avancé : les cercueils en osier et en carton seraient plus respectueux du travail des fossoyeurs. Pour Thierry Romain, fossoyeur à Gerpinnes, cette nouvelle législation pose de nombreuses questions. « Quand on enterre un cercueil en carton, il se désagrège beaucoup plus vite. Le corps se décompose plus vite s’il y a une housse biodégradable. Mais je n’ai aucune expérience dans le domaine. J’ai un peu peur » avoue le fossoyeur gerpinnois. Avant d’ajouter inquiet : « Quand il y a aura des orages violents, je ne sais pas ce qu’il va se passer. On me garantit que cela a étudié pour mais je n’ai pas de retour ».
D’autres systèmes écologiques existent déjà comme des urnes biodégradables. Enterrées, elles donnent ensuite place à un arbre. De quoi laisser une trace symbolique de son passage sur terre.