Parmi les professions indispensables et qui n’ont pas arrêté le travail pendant le confinement, il y en a une à laquelle on pense rarement. Ce sont les aides familiales. Au quotidien, elles ont continué à venir en aide aux personnes âgées, malades ou handicapées à leur domicile dans leur quotidien.
Un travail impossible à interrompre
Lydie a 99 ans, et tous les jours, trois fois par jour, une aide familiale vient chez elle, l’aider dans les gestes du quotidien qu’elle ne peut plus faire seule. Le midi, c’est pour le repas, mais le soir et le matin, il y a aussi l’habilement et la toilette. Des gestes indispensables qui n’auraient pas pu s’interrompre. Même pendant le confinement.
« On a continué à réaliser les tâches nécessaires pour les personnes âgées et pour leur bien-être à domicile, témoigne Aurélie Poucet, aide familiale. Mais on confond souvent notre boulot avec celui des aides ménagères, qui, elles, ont souvent arrêté pendant le confinement. En tant qu’aide ménagère, c’est vraiment tut ce qui a trait à la propreté de la maison. En tant qu’aide familiale, on fait les toilettes des personnes, les repas, on accompagne les personnes dans les milieux hospitaliers, on peut aussi gérer les factures, aller faire les courses, faire du repassage, des lessives,… »
Une profession pas mise à l’honneur depuis le confinement, mais indispensable
En un mot, tout ce qui n’est ni nettoyage ni médical. Une profession qui, pendant le confinement, s’est sentie un peu oubliée, pas mise à l’honneur, malgré son caractère indispensable.
« Le maintien à domicile n’aurait pas pu s’interrompre, ajoute Dina Chilin, qui est assistante sociale « Aide et Soins à Domicile et coordonne les aides familiales. C’est une aide qui doit continuer. Notre mission, c’est d’aider les personnes âgées, malades ou handicapées à domicile pour qu’elles puissent rester chez elles. »
Et il a fallu adapter le travail
C’est le cas par exemple pour Lydie. Son fils nous a d’ailleurs avoué que si les aides familiales avaient arrêté de passer, il n’aurait pu, avec sa soeur, s’occuper d’elle au quotidien et aurait peut-être même du se résoudre à la placer. Depuis le début de l’épidémie, les aides familiales ont continué leur travail, mais elles ont du s’adapter.
« Malheureusement, déplore Aurélie, il est très difficile de respecter la distance de sécurité quand on s’occupe de personnes âgées. On doit toujours être très proches. Donc on a un masque, des gants et un tablier. Pour nous protéger et protéger les bénéficiaires. »
Un boulot qui est aussi social
Une aide que Lydie apprécie à sa juste valeur. Elle attend la venue des aides familiales avec impatience. Pour l’aider et avoir un contact humain.
« J’ai de la chance de les avoir, se félicite Lydie, la bénéficiaire. Au moins, j’ai quelqu’un qui vient de la journée. J’ai des enfants, mais ils travaillent, sauf un qui est pensionné. Et puis, je ne suis pas capable de faire tout cela. D’autant que j’ai mon âge. Je vais bientôt passer à trois chiffres. »
Un exemple parmi d’autres. Mais certains bénéficiaires n’ont même parfois pas d’autres visites sur la semaine. L’aide n’est pas que matérielle, elle est aussi sociale et humaine.
« Ils ont besoin qu’on soit là, qu’on leur parle, qu’on les écoute, conclut l’aide familiale. Pour l’instant, on doit aussi les démotiver, puisque partout, on ne parle que du coronavirus avec ses mauvaises nouvelles. On essaye de leur remonter le moral. Et on voit apparaître des sourires. Et ça fait plaisir. »