Mercredi matin, le jury de la cour d'assises du Hainaut est parti délibérer sur la culpabilité de Miguel Stennier. Il est accusé d'un parricide commis le 8 juin 2021 à Châtelet. Son avocat a contesté l'intention d'homicide et a plaidé l'acquittement au bénéfice du doute. La question de l'homicide involontaire est posée au jury.
Pour rappel, le 8 août 2021, une dispute éclate chez les Stennier, une famille qui habite Ruelle du Curé à Châtelet. Le fils, Miguel Stennier, sous influence d'alcool et de cannabis, est extrêmement nerveux. Il s'emporte contre son oncle et sa tante, lors d'un apéritif familial, les accusant de ne pas avoir aidé leur fils, décédé par overdose.
Christophe Stennier demande à son fils de se taire, Miguel refuse et bombe le torse. Les deux hommes en viennent aux mains. L'oncle s'en mêle, frappe Miguel avant de prendre la fuite avec son épouse.
Miguel les suit dans la rue, il crie, profère des menaces de mort. La scène est filmée. L'oncle et la tante sont dans leur voiture. Miguel frappe la carrosserie, s'en prend à sa tante. Il rentre ensuite chez lui, en criant.
Il entre dans la maison de ses parents, alors que sa mère est en conversation téléphonique avec le 101. On entend des cris. Elle ordonne à son fils et son mari d'arrêter de se battre. Et puis, elle crie qu'il y a du sang. Son mari est terrassé d'un coup de couteau porté entre la clavicule et le cou. La scène a duré moins d'une minute.
Miguel sort de la maison, il crie, pleure, déclare à des passants qu'il a "planté" son père. Il se couche en position fœtale devant la maison. Il se trouve dans cette position quand la police arrive. Quand on lui annonce la mort de son père, il est en état de choc.
Pour le ministère public, Miguel Stennier a volontairement porté un coup de couteau à son père. Il a utilisé une arme létale, un couteau, et a visé une zone létale. Une artère a été sectionnée et un poumon a été perforé par la lame. De plus, il avait annoncé qu'il allait le "buter". "On l'entend crier : je vais vous tuer", insiste l'avocat général, dans sa réplique.
Miguel Stennier prétend, depuis le début de l'enquête, qu'il s'agit d'un accident, que son père s'est jeté sur lui, en essayant de la maîtriser, en le plaquant au sol en le prenant par les jambes, comme un joueur de rugby. Mais cette thèse accidentelle est contraire aux examens réalisés lors de l'autopsie, pour une raison de trajectoire.
Mardi, Me Donatangelo a contesté l'intention d'homicide. Il a demandé aux jurés de se concentrer sur cette petite minute où tout bascule, entre ce moment où la mère de famille demande à son fils de déposer le couteau, et celui où elle crie : arrêtez, il y a du sang.
"On vous demande de deviner ce qu'il y avait dans sa tête durant cette fameuse minute. Quel était le mobile pour tuer son père ? Il avait du respect vis-à-vis de son père, avec lequel il avait une relation fusionnelle. Il y a une constance dans les témoignages des proches, tous parlent d'un accident. Il n'avait aucune raison de tuer son père ce jour-là", plaide l'avocat.
Le jury est parti débattre de la culpabilité de Miguel Stennier. Un verdict sur la culpabilité est attendu dans la journée.
Source: Belga